Datation

Entre 1955 et 1962 (estimé)

Lieu de création

France

Dimensions

hauteur 66 cm — largeur 46 cm

Numéro d'inventaire

17241

Identifiant Urban

90571
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Description

Walter Spitzer est un artiste peintre et sculpteur français, d'origine polonaise, survivant et témoin de la Shoah. La famille n’est pas orthodoxe plutôt traditionnaliste et elle respecte les fêtes religieuses juives, Walter Spitzer dessine dès l’âge de quatre ans.

 En juin 1940, les Juifs sont bannis de Cieszyn et Walter Spitzer et sa mère sont envoyés dans un ghetto à Strzemieszyce où il travaille comme aide-photographe, ensuite comme soudeur, puis dans une usine. Il y sera raflé et envoyé à Blechhammer - Auschwitz III-Monowitz camp de travail pour prisonniers de guerre, politiques, juifs etc., où il travaille comme soudeur, dessinateur pour des plans etc. Il y survivra en troquant de la nourriture contre des dessins, principalement de femmes ou fiancées de détenus ou de gardiens. Il noue dans ce camp une amitié indéfectible avec Jules Fainzang, Polonais comme lui mais déporté de France, de cinq ans son aîné. Devant l’avancée des troupes soviétiques, Blechhammer est évacué en janvier 1945.

Une marche de la mort l’emmène ensuite d’abord jusqu’au camp de Gross-Rosen ou il restera 5 jours pour ensuite être envoyé à Buchenwald. Walter est protégé par l’organisation clandestine de Résistance qui le fait passer dans le « Grand camp » et il est enregistré comme électricien. En échange, ils l’engagent à témoigner par le dessin des épreuves subies, une fois la liberté retrouvée.

A nouveau évacué début avril, il parvient à s’évader avec Jules aux alentours de Iéna et tous deux sont pris en charge par les troupes américaines. Il suivra des études artistiques à l’École des Beaux-Arts de Paris. N’ayant pu ramener ses dessins des camps d’extermination, il les refera d’après mémoire. La plupart de ses dessins sont aujourd’hui conservés et exposés au musée de Beit Lohamei Haghetaot, en Israël.

Devenu dessinateur reconnu après la guerre, il a illustré les œuvres de Malraux, Sartre, Montherlant, Kessel et Kazantzákis. C’est lui qui réalisera également, cette fois en tant que sculpteur le monument aux Martyrs de la rafle du Vel d’Hiv » à Paris inauguré en 1994 par le président de la république François Mitterrand. Kessel décrivant son art parle d’un « Un monde chaud, léger, éclatant, presque féérique mais tenant solidement à la terre par la densité des champs et des pierres, la tendre sensualité des chairs et un sens étonnant de l’humain ». Selon l’écrivain Léon Abramowicz « « Les symphonies des couleurs et des formes de Spitzer communiquent l’émotion et la nostalgie ». Walter Spitzer lui-même, dans un interview explique que son art est très réaliste et précis de manière à dire exactement ce que lui veut transmettre, sans laisser place à l’interprétation d’un historien de l’art.


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