Le voyageur et son ombre 1

Poète de l'écriture visuelle, Jack Keguenne cherche à écrire des textes qui ne seraient pas lus comme tels, c'est-à-dire cursivement, mais plutôt comme des tableaux, saisissables d'un coup d'œil. C'est avec cette intention qu'il réalise ses premiers calligraphes en 1977. Avec une plume, un graphos, et parfois l'écoline, il s'invente un langage personnel qui se situe entre la littérature et les arts visuels.

Dans Le voyageur et son ombre 1, les lignes de graphes se découpent en trois blocs colorés en bleu, noir et gris. Les ondulations et la gamme de couleurs évoquant naturellement l'encre de l'écriture, on peut également y percevoir un espace céleste, brumeux. La répétition régulière des signes rythme cette composition, et peut également rappeler le flux récurrent des vagues de la mer. Cela aboutit à un texte indécryptable, une écriture abstraite qui a quitté le champ du lisible pour une poésie du visible.