Datation

1910 (circa (Datation sur la base d’un parallèle proche : voir sources : TER ASSATOUROFF, C. VREBOS, M. 2004, p. 99, et SEMAL, M., p. 185-187. Mme Corinne Ter Assatouroff, experte en dentelles, a confirmé cette datation.))

Type d'objet

Style

Eclectisme

Lieu de création

Bruxelles

Inscriptions

"Jules de Paepe" (en bas à gauche, sur le panache de l'éventail)
"Province de Brabant, Exposition d’Art, 1960. Nom et prénoms : De Paepe Jules-Evariste ; Adresse : rue des Coteaux 311, Bruxelles III ; Titre de l’œuvre : Éventail pt. Bruxelles à médaillons peints au lavis. Prix de vente : 15.000 francs " (au verso du cadre, sur une étiquette collée)

Dimensions

hauteur 95 cm — largeur 67 cm

Numéro d'inventaire

879

Identifiant Urban

39373
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Description

L’alliance de l’art et de l’industrie et la qualité de l’artisanat de luxe sont des sujets très débattus au sein des secteurs artistiques, productifs et commerciaux belges après la Grande Exposition de Londres de 1851 et jusqu’à la Première Guerre mondiale. Cette redécouverte des « arts mineurs » conduit à réformer les établissements artistiques, lesquels adaptent leur enseignement afin de rendre la Belgique plus compétitive vis-à-vis des autres pays dans le domaine des arts décoratifs : les artistes sont appelés à dessiner des modèles originaux pour garantir prospérité et gloire aux industries locales.

Objets à la fois aristocratiques et artistiques dans la seconde moitié du XIXe siècle et jusqu’à 1914, les éventails en dentelle, souvent présentés et primés aux expositions universelles, deviennent très à la mode. Pendant la Belle Époque, l’éventail est l’accessoire féminin par excellence et reflète les changements du goût. Ce projet pour un éventail en dentelle de Bruxelles, au point de gaze, à effectuer à la main, à l’aiguille, finement exécuté par le peintre de paysages et dessinateur de broderies Jules de Paepe, était destiné à une production artisanale de grand luxe demandant l’intervention de plusieurs métiers spécialisés, y compris celui du marchand qui centralisait la fabrication et gérait le commerce.

Il s’agit d’un somptueux pastiche, mélange d’éléments XVIIIe siècle – les rocailles et les grisailles bucoliques avec des angelots – avec des traits, pour les rubans et les rinceaux fleuris, plus stylisés, et proches de l’Art nouveau (de Paepe fut élève de Privat Livemont à l’École industrielle de Schaerbeek). Il présente néanmoins des aspects originaux : son ampleur dépasse le traditionnel demi-cercle, les neuf pointes sont peu courantes. Cette coexistence d’éléments, et surtout la thématique florale, situent le dessin autour de 1910. Ce type d’objet, exclusif et cher, ne sera plus produit après la Première Guerre mondiale et tombera progressivement en désuétude.

Auteur : Association du Patrimoine artistique, D. Prina, 2023

Sources

Datation et identification du type de dentelle rendues possibles grâce à l’aide de Mme Corinne Ter Assatouroff, experte en dentelles, que nous remercions chaleureusement.

 

Sur la dentelle de Bruxelles et les éventails :

TER ASSATOUROFF, C. & VREBOS, M., La dentelle de Bruxelles dans les collections des Musées de la Ville, Musée du Costume et de la Dentelle de la Ville de Bruxelles, Bruxelles, 2004.

SEMAL, M., « Cinq éventails phares de la collection du Musée Mode & Dentelle », dans Cahiers Bruxellois – Brusselse Cahiers 2022/1 (LIII), p. 175-189.

Sur l’artiste :

BRUNEEL, A., Peintre Jules De Paepe, Galerie Rubens, Bruxelles, 1954.

PIRON, P., Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, vol. 1 (A-K),  Art in Belgium, Lasne, Ohain, 2003, p. 416.

Crédits

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