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Musée Maurice Carême

Si le charme d’une maison d’écrivain réside dans la sensation d’une présence qui transforme le visiteur en hôte, la maison de Maurice Carême à Anderlecht en est un bel exemple. Avec la villa Petite-Plaisance de Marguerite Yourcenar dans le Maine, elle est l’un des rares cas de maison d’écrivain pensée par
un auteur de son vivant. En 1975, Maurice Carême créa en effet une fondation qui hérita de la maison « contenu et contenant » avec pour mission, entre autres, d’en faire un musée à sa mort, qui survint en 1978. Ce fut Jeannine Burny, secrétaire, compagne et muse du poète, qui réalisa cette volonté et qui continua, jusqu'à son décès en 2020, à porter la mémoire de l’écrivain.
Maurice Carême fit construire la « Maison blanche » en 1933 dans un style qui rappelle celui des béguinages flamands. Cette maison, il lui consacra un recueil dans lequel il explique combien il avait rêvé de ce lieu de calme et de convivialité :
             « Notre maison était debout sous nos paupières
               Avant que le maçon n’eût la truelle en main,
               Et ses pignons chaulés luisaient dans un matin
               Dont nous avions créé la paisible lumière. […] »

Dans cette petite maison d’instituteur règne une ambiance hors du temps. Son décor foisonnant témoigne des passions multiples d’un écrivain collectionneur dans l’âme. Sa personnalité et sa recherche spirituelle, qui le mena vers le panthéisme, se dévoilent ainsi peu à peu aux yeux du visiteur qui est plongé dans l’intimité de l’écriture. Il découvre l’univers dans lequel le poète a écrit, les lieux qui l’ont inspiré, le long travail qui mène du premier brouillon au livre publié. Le musée Maurice Carême conserve en effet l’ensemble de la bibliothèque et des manuscrits de l’auteur. Chaque objet semble porter une histoire qui ne demande qu’à être déployée, comme le lustre offert par Géo Norge qui se trouve au-dessus du bureau de l’écrivain.
Dans le jardin, on peut imaginer Maurice Carême et Michel de Ghelderode passant l’après-midi dans des transatlantiques sous l’œil du perroquet Coco. 
Sur la table, le dateur est bloqué à jamais à la date du 13 janvier 1978, le jour de la mort du poète. Aux murs, figurent des peintures et des dessins d’artistes qui furent ses amis, comme Paul Delvaux, Felix De Boeck, Henri-Victor Wolvens, Luc De Decker, Marcel Delmotte, Roger Somville, Jules Lismonde… La plupart de ces œuvres ont été créées pour illustrer les recueils de Maurice Carême, ce qui crée des jeux d’allers-retours entre l’espace de papier et l’espace physique de la maison et renforce la sensation d’être immergé dans l’œuvre. (notice issue de Maisons d'écrivain : où en est la Belgique ?, Hors-série spécial journées d'étude 2022 de la Fédération nationale des maisons d'écrivains & des patrimoines littéraires, 2022, p. 5).

Infos pratiques

Sur monument.heritage.brussels

Retrouvez Musée Maurice Carême sur
l'inventaire du patrimoine architectural.

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