Grand Loup qui porte le mouton

Pour cette fresque intitulée Le grand loup qui porte le mouton, Dominique Goblet présente un homme-loup. Créées par l’artiste bruxelloise dans l’album éponyme, ceux-ci sont facilement reconnaissables. Un homme-loup porte un costume et une cravate, il “régit ses affaires d’un bureau, serre la main de ses associés qui sont parfois ses victimes. Ces faits sont le plus souvent ignorés”, peut-on lire dans son livre publié en 2010 aux éditions Frémok. Reconnue internationalement pour ses travaux en bande dessinée et en illustration, Dominique Goblet est la deuxième autrice du Parcours BD (après la fresque de Lucy McKenzie) et la première provenant de la bande dessinée alternative. Pour l’échevine ayant annoncé cette fresque, “il [était] temps de laisser la place à une nouvelle génération d’auteurs qui se définissent plus au travers d’un style qu’au travers d’un personnage”. Car Les hommes-loups est une œuvre présentant une succession de dessins d’hommes-loups menaçants et dangereux, d’enfants et de moutons en pleurs ou se cachant, et de ce qui semble être des souvenirs de famille. Ce livre ne comporte pas de texte, à l’exception d’une double-page au début et à la fin du livre qui présente plusieurs citations rédigées par Guy Marc Hinant. L’ensemble s’apparente à un mauvais rêve où les prédateurs sont dominants.

Située dans le quartier Alhambra fortement marqué par la prositution, ce sont les habitants via leur comité de quartier, qui ont demandé une fresque et qui ont ensuite choisi unanimement Dominique Goblet parmi les trois noms d’autrices qui leur ont été proposés. « Le monde de la bande dessinée a beau avoir été un bastion masculin, force est de constater que ce canevas ne correspond plus à la réalité actuelle. […] Les femmes font également de la bande dessinée et elles sont tout aussi talentueuses que les hommes. »[1], explique l’échevine en charge du Parcours BD à cette époque.

Artiste bruxelloise aux multiples facettes, Dominique Goblet a publié en 2017 une autobiographie construite sur douze années qui décrit notamment ses recherches stylistiques. Intitulé Faire semblant c’est mentir, l’ouvrage a été salué comme un chef d’œuvre et fut nommé au Festival international de la bande dessinée d’Angoulême. En 2019, elle est la deuxième femme à présider le jury de ce prestigieux Festival.

[1] Communiqué de presse de l’annonce de la fresque le 8 mars 2017

Dessinatrice : Dominique Goblet (1967-)

Maison d’édition : Frémok

Année de création des Hommes loups : 2010

Création originale de Dominique Goblet