Christ triomphant

Ce tableau, positionné au fond du collatéral sud de l’église, a été réalisé par le peintre bruxellois Henri – Hendrick – de Clerck au début du XVII^e siècle. L’artiste y appose son monogramme HDC, sous le pied de l’ange de droite.

Le Christ ressuscité se tient debout devant l’entrée de son tombeau. Portant la bannière triomphale, il est victorieux sur la mort, symbolisée par le crâne qu’il foule de son pied gauche, et sur le péché originel, symbolisé par le serpent mordant la pomme qu’il terrasse de son pied droit. Il lève sa main droite en signe de bénédiction. Les deux anges qui l’accompagnent portent les instruments de la Passion : la croix, la couronne d’épines, le roseau, les clous, la colonne, le fouet, les verges et la corde.

D’autres versions de l’épisode, peintes par De Clerck, sont conservées à Louvain et Anvers, mais les compositions sont différentes. Le dessin préparatoire du tableau d’Evere n’est pas connu.

Pour établir sa composition, le peintre se serait inspiré, d’une part, d’une gravure de H. Wierix de 1585 réalisée d’après un tableau de Martin de Vos, et d’autre part, d’une gravure de Cornelis Cort d’après une œuvre de Michel Coxcie. À la première, il reprend les gestes du Christ écrasant le serpent et le crâne, et à la deuxième, l’idée des deux personnages encadrant le Christ triomphant – dans la gravure, il s’agit des apôtres Pierre et Paul – ainsi que la représentation des Arma Christi. Le tableau d’Evere demeure ains empreint du maniérisme et du vocabulaire formel du XVI^e siècle.

Pieter Cnops, sans mentionner ses sources, indique qu’en 1683, le tableau occupait le champ du retable de l'ancien Maître-Autel en bois. Lorsqu'il est remplacé en 1702 par un nouvel autel portique en marbre, le tableau y aurait été repositionné. L’étude de l’œuvre a révélé que le format de la toile avait été modifié – uniquement en hauteur –, ce qui pourrait correspondre aux adaptations nécessaires à ces changements d’emplacement. Au XIX^e siècle, le Maître-Autel est à nouveau remplacé, et le tableau aurait alors été relégué à un autre endroit dans l'église.

Il s’agit d’une œuvre majeure du patrimoine de l’église Saint-Vincent.