Emplacement

Exposé hors du Musée

Datation

Entre 1878 et 1880

Type d'objet

Exposition

Belgian art, 02 février 2024 — 01 septembre 2024
Arte Belga , 05 avril 2023 — 30 juillet 2023
Belgian art Malaga, 11 octobre 2022 — 05 mars 2023

Inscriptions

"b.d.: F.R. au dos du carton: acheté au peintre A. Marcette en 1905 demeurant rue de la loi, 193 (Rond point) Bruxelles/ Rops (Félicien) Ecole belge"

Dimensions

hauteur 22 cm — largeur 15 cm (sans cadre)
hauteur 40 cm — largeur 32 cm — profondeur 2.4 cm (avec cadre)

Numéro d'inventaire

FT 112

Identifiant Urban

29809
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Description

La Saltimbanque fait partie des nombreuses aquarelles que le symboliste anticonformiste Félicien Rops, d’origine namuroise, réalisa à Paris où il s’installa à partir de 1874. Le caractère inachevé de l’œuvre s’observe par les coups de crayons vifs esquissant à peine le décor et par les touches de couleurs ponctuelles donnant vie à la scène. Ce projet préparatoire a probablement donné lieu à la planche Les cabotinages de femmes au sein du recueil des Cent légers croquis sans prétention pour réjouir les honnêtes gens, commandé par le bibliophile Jules Noilly en 1878, et dispersé à sa mort.

Sur un cheval à bascule, la saltimbanque dénudée est coiffée d’un bonnet carnavalesque singulier. De sa main droite, elle tient un sceptre de la Folie. Ce sceptre, aussi présent dans un dessin non daté figurant une circassienne et intitulé La Folie, fait écho à l’essai d’Erasme, L’Éloge de la folie, et à la tradition du roi fou, qui semblent hanter la production ropsienne. Une femme affranchie, en pleine possession d’elle-même, consciente de ses pouvoirs et atouts, notamment érotiques ; voilà un des sujets de prédilection de l’artiste, à la fois graveur, dessinateur, peintre et illustrateur. Que ce soit par l’univers du cirque, celui de la prostitution ou de la misère alcoolique, Rops met souvent en scène sur un ton satirique une féminité marginale et décadente, parfois satanique.

À partir de 1870, Paris devient une capitale du cirque, accueillant des spectacles dans la rue et construisant même des lieux de représentations pérennes. Le microcosme coloré et téméraire du monde circassien, loin des carcans de la société bien-pensante, inspire Rops, qui y consacrera plusieurs œuvres (L’Amour mouché) et s’identifiera même à la figure du saltimbanque. « Je vais me faire Saltimbanque et vivre avec les baladins ». « […] lorsque les Saltimbanques jaunes & bleus qui étaient venus jongler dans la cour de Thozée disparaissaient à l’horizon mon cœur les suivait aux pays vagues et enviait leur sort. »

Sources

Abattoir Fermé: Divine Décadence, Tielt, Lannoo, 2016.

Carpiaux, V., Musée Félicien Rops. Guide, Stichting Kunstboek, Oostkamp / Musée Félicien Rops, Namur, 2022, pp. 74-79.

De Vos, J., The Circus We Are, catalogue d’exposition, Musée Félicien Rops, Namur, 13 mai – 25 septembre 2022, Stichting Kunstboek, Oostkamp, 2022.

d'HUART, N. et FORNARI, B., Musée communal d'Ixelles, Crédit Communal (Musea Nostra), Bruxelles, 1994, p. 25.

LEBLANC, C. (dir.), L’Art belge. Entre rêves et réalités. Chefs-d’œuvre du Musée d’Ixelles, ed. Silvana Editoriale, Milan, 2014.

Leblanc, C., Arte belga, catalogue d’exposition, Museo Carmen Thyssen, Malaga, 11 octobre 2022 – 5 mars 2023, Fundación Palacio de Villalón, Malaga, 2022, pp. 102-103.

Lettre de Félicien Rops à Léon Dommartin, s.l, s.d. Namur, Musée Félicien Rops, n° éd. 2858.

Lettre de Félicien Rops à Théo Hannon, Paris, 21/03/1879. Namur, Musée Félicien Rops, n° éd. 1919.

Les muses sataniques. Félicien Rops. Œuvres graphiques et lettres choisies, vu par Thierry Zeno, Les Éperonniers, Bruxelles, 1985, p. 87.

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Discussion