La procession du 15 août à Heist-sur -mer

Frère cadet de Frans Verhas et élève de son père, Frans Emmanuel Verhas à l’Académie des Beaux-Arts de Termonde, Jan (Frans) Verhas poursuivit sa formation auprès de Nicaise De Keyser (Zandvliet 1813 – Anvers 1887) et de Jan Antoon Verschaeren (Anvers 1803 – Anvers 1863) à l’Académie des Beaux-Arts d’Anvers. Second prix de Rome en 1860, il séjourna ensuite en Italie, puis à Paris et à Binche, de 1864 à 1867. Il s’installa définitivement à Bruxelles en 1867. Ses tableaux, à l’exécution brillante et raffinée, exposés aux salons remportent un vif succès. Après avoir peint de grandes compositions historiques, il se spécialisa dans le portrait, en particulier d’enfants, qui a assis sa renommée. En 1877, il réalise l’émouvant Maître peintre (Gand, MSK, inv. 1887-F) et en 1880, La Revue des Écoles en 1878 (MRBAB, inv. 2821). Cette dernière œuvre combine l’art du portrait à celui du tableau d’événements. C’est également dans cette veine qu’il peint en 1884, Promenade à dos d’âne sur la plage (Anvers KMSK, inv. 1167) et en 1895, Procession du 15 août à Heyst-sur-Mer de Schaerbeek, deux de ses nombreuses évocations de la mer du Nord.

Chaque année, le 15 août, jour de l’Assomption de la Vierge, la commune d’Heyst-sur-Mer organise la procession en l'honneur de Notre-Dame (OLV Ster der Zee), suivie d'une dédicace à la mer. Jan Verhas a représenté le cortège s’avançant dans la Kerkstraat. Celui-ci est mené par une jeune porteuse de cierge vêtue de blanc, suivie de quatre jeunes femmes portant une statue de la Vierge. Elles sont vêtues d’une robe bleue, de gants blancs et d’un voile blanc qui recouvre leur tête couronnée de fleurs. Elles précèdent un porte-fanion et une figurante incarnant la Vierge. Les pans de son manteau sont retenus par des fillettes tout de blanc vêtues, sous l’œil d’une religieuse en noir. Plus loin, dans le cortège, des femmes tiennent des hampes surmontées de cœurs bleus et des hommes portent une seconde statue de Vierge. Les trottoirs sont remplis de curieux. À l’arrière-plan, la flèche du clocher de la récente église abbatiale Saint-Antoine, reconstruite de 1871 à 1875, se dresse dans le ciel estival. Il s’agit de l’un des derniers tableaux du peintre. Celui-ci n’a rien perdu de son talent à composer une image lumineuse et colorée, pleine de charme, et à rendre palpable l’atmosphère du moment, chargée d’émotion teintée de religiosité.