Datation
Type d'objet
Techniques
Inscriptions
Dimensions
Numéro d'inventaire
Identifiant Urban
Description
Rien ne vaut la description du Mundus
Romanus d’Antoine van Hammée dans L’Indépendance Belge, à l’occasion
du Salon de Bruxelles de 1893 : « Il [le public] va surtout aux grandes machines où l’on s’étrangle. Il
compte les morts. (…) le Mundus Romanus de van Hammée, cette orgie où
l’on s’égorge avec une amusante furie, (retient) à la rampe des groupes
serrés et attendris le nez en l’air. Le sujet historique, dont un monsieur très
fort, parlant à haute voix à son voisin donne l’explication, a conservé ses
nombreux admirateurs.»
Ce tableau est en effet une représentation typique,
bien que tardive, du monde romain comme civilisation décadente. Durant la seconde
moitié du XIXe siècle, notamment chez les artistes académiques, cette perception négative de Rome succède à celle, opposée,
qui avait été développée par les néoclassiques, dans le sillage de David.
On peut sans hésiter qualifier van Hammée de peintre
Pompier ; le terme ayant été attribué à ce courant académique, non sans
ironie, notamment en raison des nombreuses figures antiques casquées (VAN SANTVOORT, 2003, note 30). Ce goût fut
assumé par van Hammée qui avait fait bâtir sa demeure, rue de Locht à
Schaerbeek, dans le style néo-pompéien en 1878. On retrouve l’artiste posant fièrement
sur une photographie ancienne devant le Mundus Romanus, dans une mise en
scène de son atelier ; des casques, une arme et un chien posés sur une
peau de panthère devant la toile (VAN SANTVOORT, 2003, fig. 8).
Antoine van Hammée eut une belle carrière.
Originaire de Malines où il commença
ses études d’art, il les poursuivit dès 1855 à l’Académie des Beaux-Arts de
Bruxelles avec François-Joseph Navez (1787 – 1869), avant d’y enseigner
l’archéologie, l’histoire et l’histoire du costume
(1878 – 1903). Il étudia également avec Jean-François Portaels (1818 – 1895) en
1864. En 1891, il devint conservateur du Musée des Arts Industriels & Décoratifs,
section des Musées Royaux d’Art & d’Histoire. Ses peintures, dont beaucoup
empruntent leurs thèmes à la Grèce antique, Rome et Pompéi, étaient réputées
pour leur précision historique.
Auteur : Association du Patrimoine artistique, D. Tonglet, 2022
Sources
Sur l’œuvre :
VAN
SANTVOORT, L., « De
mise-en-scène van het 19de-eeuwse atelier », Gentse bijdragen tot de interieurgeschiedenis
32, 2003, p. 113-130, fig. 8-9.
L’Indépendance Belge, 02/10/1893, p. 1.
Sur l’artiste :
PIRON, P., Dictionnaire
des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Ohain, 2003,
p. 1425.
BERKO P. et V., Dictionary of Belgian
painters born between 1750 & 1875, Bruxelles, 1981, p. 694.
FLIPPO, W.M., Lexicon of the
Belgian romantic painters, Anvers, 1981, s.n. Hammée, Antoine (van).
Sources utilisées pour le contexte artistique :
CLERBOIS, S., « Jean Delville, Prix de
Rome : l’Antiquité et le symbolisme belge », dans TSINGARIDA, A. et VERBANCK-PIÉRARD, A. (éds), L'Antiquité
au service de la modernité ? : la réception de l'antiquité classique en
Belgique au XIXe siècle. Actes du Colloque international, 27-29/04/2005,
Université libre de Bruxelles, Musée royal de Mariemont, Bruxelles, 2008, p.
83-92.
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