Vue fantaisiste de l'atelier du peintre

Auguste Serrure suit les cours de peinture à l’Académie des Beaux-Arts d’Anvers dans l’atelier de Ferdinand de Braekeleer (1792-1883).

Dans un premier temps, sous l’influence de son maître, il réalise des tableaux d’histoire anecdotiques et romantiques. Par la suite, il se consacre presque exclusivement à peindre des scènes galantes dans le milieu bourgeois du XVIIIe siècle. Il s’intéresse surtout au rendu des décors et des costumes. En 1877, il installe un atelier au 224 rue des Côteaux à Schaerbeek. Il fut membre du cercle de l’Observatoire ainsi que du Cercle artistique et littéraire de Bruxelles. Il participe régulièrement aux salons de Bruxelles, Gand, Anvers et Charleroi.

Ses œuvres se caractérisent par l’emploi d’une gamme chromatique harmonieuse et d’un dessin souple.

Ce tableau est une exception dans l’œuvre d’Auguste Serrure dont les scènes galantes constituent l’essentiel de la production. Vue fantaisiste de l’atelier du peintre se veut une allégorie de la vie et de la finalité de la création artistique. À travers cette œuvre, l’artiste invite le spectateur à s’interroger sur le sens de l’existence et sur la vanité des prétentions humaines. Vue fantaisiste de l’atelier du peintre évoque en même temps le caractère transitoire de la vie humaine. Les objets représentés en trompe-l’œil s’inspirent de vanités du XVIIe siècle. Les crânes, humain et animal, le bougeoir, la bougie, la ficelle à laquelle est suspendu un dessin représentant le profil d’un jeune homme, les divers récipients, les tissus posés de façon instable sur l’étagère de fortune, tous ces éléments soulignent le caractère éphémère de l’existence et la nécessité de se familiariser avec l’idée de la mort.

Auteur : Association du Patrimoine artistique, C. Ekonomides, 2023