Assistance publique

Florimond Bruneau est issu d’une famille modeste. En 1896, il acquiert le diplôme d’instituteur, et pratique ce métier durant quelques années. Il dirige ensuite le Journal de Leuze. Vers 1907, Bruneau s’installe dans la commune de Schaerbeek, au 21 rue de la Marne, et devient trésorier de la Commission d’Assistance publique. Parallèlement, il aborde en autodidacte la peinture qu’il pratiquera sans interruption jusqu’à la fin de sa vie. Artiste prolifique, son œuvre aborde plusieurs genres : le paysage, les vues de villages, la nature morte et les portraits. Il exposa très peu au cours de sa carrière : en 1927 à La Cimaise ; en 1939 au Cercle artistique et littéraire de Bruxelles ; en 1941 au Régent ; en 1948 à La Toison d’Or. En 1953, a lieu au Théâtre de Poche une rétrospective de son œuvre.

Cette œuvre représente un groupe d’hommes et de femmes qui, par une journée d’hiver, attendent devant l’entrée de l’assistance publique. Le sujet ainsi que la technique picturale placent l’œuvre dans la veine d’un expressionnisme teinté de symbolisme. L’accent est mis sur la détresse et la résignation de ces êtres. Les masses sombres des figures confèrent à l’œuvre un aspect fantomatique et inquiétant ; l’individualité recule au profit de la typologie sociale. « De Ghelderode remarque que tout Bruneau-peintre tient dans cette définition : “entente du drame, perception du tragique quotidien que codifia Maeterlinck, cette vibration poétique et cet enveloppement métaphysique des êtres et des choses” » (WEUSTENRAAD, L., CASO, P., NARDON, A., pp. 14, 17).