Marais

Dans cette vue d’un étang dénué de toute présence humaine, le ciel est accentué par un horizon bas, des nuages blancs qui se détachent du fond bleu, et se reflète à la surface de l’eau bordée par le rivage, particulièrement détaillé au premier plan. Ce tableau par sa taille se différencie des petits formats utilisés par les peintres de plein air. Il témoigne de l’influence de l’école de Barbizon, dont De Schampheleer était un fervent admirateur. Elle confirme le goût de l’artiste pour les motifs simples et mélancoliques. Par ailleurs, l’intérêt qu’il porte aux jeux de lumière font de lui un précurseur du luminisme belge.

Outre la peinture de chevalet, De Schampheleer aborde en autodidacte le dessin, la gravure et l’aquarelle avec le même enthousiasme et la même virtuosité. Vers 1865, à l’instigation de Théodore Fourmois, il aborde la peinture de plein air dont il sera un des plus fervents défenseurs en Belgique. Il fréquente ensuite les peintres de l’école de Tervuren et de l’école de Barbizon. Grand voyageur, il parcourt le nord de la France, les Pays-Bas, l’Allemagne et l’Autriche et en rapporte de nombreux croquis, dessins, études à l’huile et à l’aquarelle. Ses œuvres par leur liberté de facture, annoncent les paysagistes des années 1880 tels que Arden, Verstraete, Degreef et Claus.