Datation

1901

Style

symbolisme

Inscriptions

"H O" (signature : en bas à droite - peint)
"1901" (datation : en bas à droite - peint)

Dimensions

hauteur 210 cm — largeur 115 cm (panneaux latéraux)
hauteur 210 cm — largeur 276 cm (panneau central)

Numéro d'inventaire

1377T - 1376 T

Identifiant Urban

43285
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Description

Cette œuvre, à l’atmosphère onirique et silencieuse, est typique de la période symboliste d’Henri Ottevaere et de ses « grandes machines » ou triptyques. Élève de Jean Portaels, Henri Ottevaere a participé aux salons de la Rose+Croix à Paris en 1893 et 1896 et a rejoint le groupe symboliste Pour l’Art en 1894, le pendant Bruxellois.

Au centre du triptyque, le Jardin d’Éden se déploie en un paysage idyllique représentant une rivière au creux d’une vallée encaissée et verdoyante. Au premier plan, un cygne blanc glisse sur l’eau, parmi les fleurs de la Création. À gauche de la composition se dresse le pommier, arbre de la connaissance, autour duquel s’enroule le serpent qui conduisit l’humanité à sa perte. Sur le volet de gauche, Ève et Adam évoluent dans la quiétude du Paradis, ne laissant pas présager le moment de la « faute ». Ève est accroupie à l’avant-plan, entourée d’iris et de lupins poussant au bord d’un ruisseau s’écoulant vers le fond. Plus loin Adam se tient debout. Le volet de droite représente le paradis perdu après la Chute : la scène est nocturne et présente une forêt hivernale et des collines désolées. À l’avant, l’archange Saint-Michel, vêtu d’une armure, se tient debout, la tête et la lance baissées, l’air mélancolique.

Henri Ottevaere, plus souvent acclamé pour son œuvre dessiné que peint, s’inscrit ici de plein droit dans le cadre de la peinture symboliste. Si le traitement de ses figures n’atteint pas la force d’expression des grands maîtres du genre, la réalisation des paysages, l’emploi des taches colorées ainsi que le sens du raffinement et de l’ornement exprimés sur ces trois toiles, révèlent un excellent paysagiste. Ces éléments annoncent également les caractéristiques de la période postsymboliste de l’artiste, dédiée à la nature. Le Jardin d’Eden offre un merveilleux exemple de l’art d’Henri Ottevaere qui mériterait plus que l’oubli dans lequel il est tombé.

L’atelier de l’artiste, aujourd’hui démoli, se trouvait au 38 place Delporte à Saint-Gilles.

Auteur : Association du Patrimoine artistique, D. Tonglet, 2020

Sources

Archives administration communale de Saint-Gilles, s.n.

Œuvre mentionnée (non illustrée) :

OTTEVAERE, J., Henri Ottevaere (1870-1944), Rétrospective, Exposition présentée à l’Hôtel Charlier à Saint-Josse-ten-Noode, mars-avril 1980, Bruxelles, 1980, cat. 6 (panneau de gauche).

DIERKENS, F., OTTEVAERE, J., Henri Ottevaere (1870-1944) : dessins, catalogue de l’exposition, Bruxelles, Musée Horta, avril-mai 1987, Bruxelles, 1987, cat. H.C. Ève, H.C. Archange (panneaux latéraux)

AA.VV., 100 artistes pour 100 ans, Catalogue d’exposition, Hôtel de Ville de Saint-Gilles 5-25 septembre 1991, Bruxelles, 1991, p. 69.


Sur l’artiste
 : 
LE BAILLY de TILLEGHEM, S.,  PIERRON, S., STEFFENS, C., VAN CUTSEM, H., Ensor en de XX aan de kust : Blankenberge en de verzameling Henri Van Cutsem, Bruxelles, 1995, p. 116 .
TOMMELEIN, A., Dictionnaire biographique illustré des artistes en Belgique depuis 1830, Bruxelles, 1987.
PAS, W. & T., Biografisch lexicon plastische kunst in België. Schilders, beeldbouwers, grafici, 1830-2000, Anvers, 2000, p. 191.
BROGNIEZ, L., DEBROUX, T., Itinéraires des ateliers d’artistes à Bruxelles, SRBG, 2019, p.102.

Voir la fiche originale de cet objet : balat.kikirpa.be

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