Le marché au Beurre à Bruxelles

Le tableau, riche en détails, est composé de plusieurs scènes aux abords du marché au Beurre. La scène principale comporte une succession de situations burlesques provoquées par la turbulence d’un enfant qui anime la vie quotidienne du marché. Après avoir envoyé du fromage blanc au visage d’une marchande de rubans, le jeune garçon tente de prendre la fuite. La marchande, énervée, s’arme de son sabot et menace le garnement. Dans sa fuite, l’enfant bouscule un vieil homme qui trébuche dans une brouette remplie de fruits. Le vendeur s’énerve à son tour et s’apprête à réprimander le garnement. À côté de la marchande victime de cette farce, une vieille dame menace du poing un autre garçon, probablement complice du premier, tenu par le col par un officier posté à l’entrée du marché.

En parallèle de l’agitation de cette scène, les Bruxellois, de tous âges et de toutes origines sociales, vaquent à leurs occupations : un homme, étranger à la scène principale, tient un lapin qu’il vient d’acheter ; une servante de bonne maison, amusée par ces agitations, continue à faire son marché ; un bourgeois, en chapeau haut et en frac, examine un tableau décroché chez le friper voisin... Tous ces personnages qui agrémentent l’oeuvre sont un instantané du quotidien bruxellois du début du XIX^e siècle à l’orée de l'emblématique marché au Beurre de Bruxelles, qui occupait l'emplacement laissé libre par la destruction du couvent des Récollets, à quelques pas de la Grand-Place.

Le marché au Beurre fut lui-même détruit en 1868 au profit de la construction de la Bourse.