Emplacement
Datation
Type d'objet
Matériaux
Exposition
Inscriptions
Dimensions
hauteur 120 cm — largeur 88 cm (Jupe à plat)
Numéro d'inventaire
Identifiant Urban
Description
Robe deux-pièces, satin de soie broché, mousseline de soie brodée, Parkinson, Clark & Co / Costumiers / North Parade Bradford, 1897.
Bien que l’Art nouveau ait connu un succès fulgurant entre 1890
et 1914, il était loin d’être l’unique mouvement artistique en vogue à
l’époque. La fin du 19e siècle voit en effet continuer à se
développer simultanément de nombreux genres stylistiques, la plupart inspirés
du passé. Cette coexistence de styles et de goûts donne naissance à des
intérieurs au décor éclectique. De la même façon, bien que des expressions de
l’Art nouveau se retrouvent dans les toilettes féminines de l’époque, elles
sont plutôt minoritaires et tendent à se faire oublier face aux modes
historicisantes et éclectiques. Comme l’architecture, la mode s’inspire des
temps passés.
La robe présentée ici est, en tous points,
représentative de la mode majoritaire de l’époque. Le corsage baleiné est
blousant à l’avant, annonçant déjà la silhouette en « S ». La jupe en
cloche est coupée dans un satin duchesse façonné à motif floral, le goût pour
les tons pastels et les fleuris allant de pair avec la réhabilitation du style
Louis XVI. Le vert d’eau et le rose s’associent d’une façon surprenante,
illustrant la « frénésie des couleurs » qui suit le développement des
teintures synthétiques à l’époque. Enfin, le corsage est agrémenté de
mousseline brodée formant une berthe et des manchettes. À la fin du 19e
siècle, le vêtement est conçu de façon très ornementale. Ce n’est donc pas la
coupe mais bien le décor, souvent surchargé, qui en détermine l’élégance. La
femme, habillée à la mode, est alors un communicateur important du statut et de
la richesse de sa famille[1].
[1]
L’économiste et sociologue Thorstein Veblen (1857-1929) écrit à ce sujet en
1899 dans The Theory of the Leisure Class: An Economic Study of Institutions.
Sources
Discussion