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Identifiant Urban
Description
Inaugurée en 1991, Broussaille est la première fresque du Parcours BD de Bruxelles. A l’origine, l’échevin en charge de l’affichage publicitaire, Michel Van Roye, refuse qu’un panneau publicitaire soit placé à quelques mètres de la Grand-Place. Face au mur délabré, il opte pour la création d’une fresque de bande dessinée. Sans en avoir encore conscience, le Parcours BD vient de naître.
Créé par Frank Pé, Broussaille apparaît en 1978 dans Les papiers de Broussaille, la rubrique « nature » du Journal de Spirou, composée jusque-là de textes illustrés qui se mue en bande dessinée. Le jeune homme surnommé ainsi à cause de ses cheveux (et en référence à la nature) vit à Bruxelles et se promène au fil des histoires dans la forêt et dans les champs, partageant ses connaissances en rapport avec la nature (une espèce d’animaux, des connaissances scientifiques et/ou écologiques vulgarisées, etc.) [1]. S’inscrivant dans la tradition de Spirou (Frank Pé était un grand fan de Franquin), cette série se démarque par des préoccupations écologiques peu présentes jusque-là.
En 1982, le scénariste bruxellois Michel de Bom, dit Bom, propose de scénariser Broussaille. Frank Pé est marqué par sa lecture de Little Nemo in Slumberland (voir Les rêves de Nic pour plus de détails), il réalisera d’ailleurs deux adaptations personnelles. Ils élaborent donc une première histoire très onirique intitulée Les baleines publiques qui paraît dans le journal de Spirou dès 1983, puis en album en 1987. L’ancrage bruxellois est alors particulièrement fort, ce qui n’était pas courant à cette époque (il fallait éviter la couleur locale pour pouvoir exporter facilement les séries). L’intrigue se déroule dans le Musée des sciences naturelles et ses alentours. C’est dans cette histoire que Broussaille rencontre Catherine. Ils tombent amoureux et partagent une passion pour la nature. Catherine est une femme intelligente, pragmatique, curieuse et autonome. Elle vit chez sa maman hypocondriaque et aigrie, qui n’accepte pas l’indépendance de sa fille. Progressivement, le couple ne se quitte plus et Catherine occupe une place centrale dans les intrigues. Au fil des quatre albums de la série, les histoires s’aventurent vers le fantastique et l’ésotérisme [2].
Pour Frank Pé, Broussaille est une sorte d’alter ego. Il a vécu à proximité du Musée des sciences naturelles et possédait de nombreux insectes et animaux exotiques, tels que des iguanes et des alligators, dans un vivarium aménagé dans son appartement. A l’époque, la législation était inexistante sur ce point. Il aimait se promener et était sensibilisé aux questions environnementales.
Face à cette fresque, certains passants croyaient voir deux hommes. Frank Pé a alors profité de la restauration de la fresque en 1999 pour introduire quelques adaptations [3] : des boucles d’oreille, des courbes plus arrondies, une bouche, des yeux et des cheveux retravaillés, un nez rétréci… Autant d’attributs censés renforcer la féminité de Catherine, ce que l’on observe également dans l’évolution de la série.
[1] [2] https://frankpe.com/series/broussaille/les-satellites/satellite-n-3-l-esoterisme
[3] http://www.art-mural.eu/BlogAM2/?p=1422
Scénariste : Bom (1950-)
Dessinateur : Frank Pé (1956-)
Maison d’édition : Dupuis
Année de création de Broussaille : 1978
Création originale de Frank Pé
Sources
https://www.parcoursbd.brussels/fresques/broussaille/
Voir la fiche originale de cet objet : www.parcoursbd.brussels
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