XIII
William Vance
Jean Van Hamme
Art Mural
Farm Prod
Emplacement
Datation
Type d'objet
Matériaux
Techniques
Dimensions
Identifiant Urban
Description
Cette atmosphère brumeuse d’un New York glacé est typique de la bande dessinée XIII. Créée en 1984 dans le journal Spirou, la série paraît presque simultanément en album chez Dargaud. Le public, plutôt adulte, est vite conquis par ce thriller de political-fiction rempli de suspens, d’action et d’espionnage. Portée par le scénariste bruxellois Jean Van Hamme et le dessinateur également bruxellois William Vance, l’intrigue se déroule aux États-Unis en 1963.
On y découvre un homme se réveillant amnésique. Poursuivi par un tueur à gage, l’homme part en quête de sa mémoire et de son identité avec pour seul indice un tatouage, “XIII”. Il découvre rapidement qu’il est mêlé à l’assassinat du président William Sheridan et qu’il participait à un vaste complot menaçant le pays.
Pour ce scénario, Jean Van Hamme s’est inspiré des romans de Robert Ludlum (1927-2001), un écrivain étasunien de romans d’espionnage, et notamment La mémoire dans la peau paru en 1980. On y rencontre David Webb, alias Jason Bourne, un amnésique poursuivi par de nombreux criminels ainsi que la CIA et impliqué dans des organisations paramilitaires.
Jean Van Hamme place son intrigue dans les milieux du pouvoir étasunien, à l’image du film d’action hollywoodien (B. Canard, 2000). L’amnésie est un recours que le scénariste utilise fréquemment pour simplifier ses personnages et éviter de leur donner de l’intimité ou de la profondeur psychologique. Pour cela, il multiplie les protagonistes et les interactions superficielles. Cela s’observe, par exemple, dans les relations qu’entretient XIII avec les femmes.
Les représentations des femmes dans la série et leurs relations avec les hommes sont particulièrement stéréotypées et répondent à un imaginaire viriliste répandu (L’inspecteur Harry, SAS, etc.). Elles ne se révoltent jamais du système qu’elles subissent et acceptent une sexualité agressive mise en scène à plusieurs reprises. Le désir y est directement associé au viol, qui est banalisé. Par exemple dans l’album Le dossier Jason Fly (1989), Judith Warner explique : « Rigby m’a violée quand j’avais 14 ans. Ça crée des liens. Mais il faut reconnaître que c’est un salaud correct. Il m’a payé mes études et m’a offert ma pharmacie… ». Les personnages féminins sont généralement tributaires du pouvoir masculin, de la domination et de l’agressivité des personnages masculins, sans que cela ne semble altérer leurs relations. Lorsqu’elles sont indépendantes, les femmes adoptent des attitudes d’hommes et sont des tueuses surentraînées.
Dessinés de façon hypersexualisée, les personnages féminins répondent aux canons de beauté dominant la bande dessinée depuis les années 1970 : de grands yeux perçants, de longues jambes, une taille fine, une bouche pulpeuse, un nez discret…
En 2007, deux albums paraissent simultanément et marquent la fin de la quête d’identité de XIII après 21 albums. Le dessinateur bruxellois William Vance a été nommé citoyen d’honneur de la Ville de Bruxelles en 2009. L’année suivante, cette fresque a été inaugurée.
Scénariste : Jean Van Hamme (1939-)
Dessinateur : William Vance (1935-2018)
Maison d’édition : Dargaud
Année de création de XIII : 1984
Création originale de William Vance (1935-2018)
Sources
https://www.parcoursbd.brussels/fresques/xiii/
Voir la fiche originale de cet objet : www.parcoursbd.brussels
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