Type d'objet

Style

Réalisme

Inscriptions

"Etude / Emile Sacré" (en bas à gauche)

Dimensions

hauteur 66 cm — largeur 99 cm

Numéro d'inventaire

168

Identifiant Urban

38724
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Description

Émile Sacré est issu d’une famille bourgeoise installée à Ixelles. Il manifeste un intérêt précoce pour les arts graphiques, et en particulier pour le dessin. Entre 1866 à 1870, il suit un cursus à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles. Il complète ensuite sa formation auprès du peintre bruxellois Alfred Cluysenaar (1832-1902). Il subit également l’influence de Henri de Braekeleer (1840-1888) et d’Alfred Stevens (1817-1875). Comme nombre de ses contemporains, il fut marqué par l’œuvre de Gustave Courbet (1819-1877). Durant sa courte carrière, Sacré peignit des sujets aussi divers que des portraits, des nus, des paysages, des vues urbaines et des natures mortes. Son atelier était situé au n°42 de la rue des Drapiers, à Ixelles.

Dans le présent tableau, Émile Sacré offre un témoignage précoce des profonds bouleversements que connut le centre historique de Bruxelles à partir de la fin des années 1860 avec le début des travaux de voûtement de la Senne et de l’aménagement des grands boulevards centraux. De ce point de vue, le tableau de Sacré est d’un réel intérêt historique en ce qu’il montre les destructions dans le centre de Bruxelles alors qu’elles ne faisaient que commencer et allaient se poursuivre durant près d’un siècle au-delà de la mort de l’artiste en 1882.

La composition offre l’image d’une ville éventrée. On aperçoit une section de rue arasée, laissant apparaître les façades arrière de la rue parallèle. Le sol est encore jonché de gravats provenant des maisons fraîchement abattues. Seule une petite bâtisse, à l’extrême gauche du tableau, portant l’inscription Estaminet du Régiment (?) est encore debout. Dans l’angle supérieur droit, on reconnaît la silhouette de la tour de l’Hôtel de ville à l’arrière-plan, tandis qu’à gauche, une cheminée signale la proximité de la Senne et ses activités industrielles.
On notera enfin, dans l’angle inférieur gauche, la mention « Etude » surplombant la signature de l’artiste. Faut-il dès lors considérer que la présente toile devait constituer une esquisse pour une composition plus ambitieuse ? On ne peut en être certain, mais il est un fait, qu’atteint de pleurésie, Sacré décéda prématurément en 1882, alors âgé de 38 ans, et qu’il laissa certainement inachevés un grand nombre de projets.

Auteur : Association du Patrimoine artistique, A. Dimov, 2023

Sources

Sur l’artiste :

DUMAS, F.G., 1830-1880, Catalogue illustré de l'exposition historique de l'art belge et du musée moderne de Bruxelles, Bruxelles et Paris, 1880, pp. 35, 195 ;

Maus, O., « Exposition des œuvres de feu Émile Sacré », in : L’Art Moderne, 17 juin 1883, pp. 190-191 ;

VERHAEREN, E., « Exposition des Beaux-Arts à Anvers », in : La Jeune Belgique, 5 juillet 1885, pp. 380-383 ;

WAUTERS, A.J., Catalogue illustré de l'exposition rétrospective de l'art belge, cat. d’exp., Société royale des Beaux-arts de Bruxelles, Bruxelles, 1905, p. 71 ;

DE CLERCQ, B., « Émile Sacré », in : Le dictionnaire des peintres belges du XIVe siècle à nos jours, Bruxelles, 1994, p. 873 ;

PIRON, P., Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, vol. 2 (L-Z), Ohain, 2003, p. 390 ;

https://peintres.kikirpa.be/Detail_notice.php?id=4592 (consulté le 12 sept. 2023) ;

https://rkd.nl/en/explore/artists/69213 (consulté le 12 sept. 2023).

Crédits

Discussion