Le premier souper servi

Émile Sacré est né au sein d’une famille bourgeoise d’Ixelles. Il montre très tôt des dispositions pour le dessin. De 1866 à 1870, il se forme à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles. Il fut également élève du peintre Alfred Cluysenaer (1832-1902). Il occupe un atelier rue des Drapiers, 42, à Ixelles. Il fut membre de la Société Libre des Beaux-Arts, qui regroupait des peintres réalistes en réaction à la peinture officielle. Comme la plupart de ses camarades, Émile Sacré voue une admiration à l’œuvre de Gustave Courbet et subit son influence. Son art, d’une facture précise et d’une grande sobriété, témoigne d’une prédilection pour les tons sombres. Atteint d’une pleurésie, il décède le 23 novembre 1882, à Ixelles, à l’âge de 38 ans. En 1885, à l’occasion de l’Exposition universelle d’Anvers où figurent deux de ses œuvres, Émile Verhaeren esquisse son portrait : « Ceux qui l’ont approché ont gardé en souvenir ce superbe jeune homme qui marchait, dans l’art, la tête hardie. Il avait un grand souci de réalité et de vigueur. Toutes ses toiles dénotent l’observation fixe. Il sortait de Courbet ; il avait un idéal de solidité et de virilité ». (Émile Verhaeren, « Exposition des Beaux-Arts à Anvers », 5 juillet 1885).