Emplacement

Rue du Chêne 9, 1000 Bruxelles

Datation

1997

Type d'objet

Dimensions

(60 m2)

Identifiant Urban

100576
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Description

Apparu en 1968 dans le journal Tintin, Olivier Rameau et son collègue Monsieur Pertinent s’aventurent sur un tramway fou dans une forêt et découvrent le monde féérique de Rêverose. Olivier Rameau y fait la connaissance de Colombe Tiredaile. Après un véritable coup de foudre, ils vivent à Hallucinaville pour profiter de la vie loin du monde réel appelé “le vrai-monde-où-l’on-s’ennuie”.

Destiné aux adolescents, Olivier Rameau est une série poétique faisant l’éloge d’une utopie aux couleurs vives et fantaisistes. Pourtant certains albums comme Le Grand voyage en Absurdie (1972) portent tout de même de fortes critiques sociales, notamment sur l’argent et la guerre. Le dessinateur Dany explique que Greg, le scénariste, était alors “passé maître dans l’art de la critique de la société, et plus particulièrement dans la critique de comportements. Il portait en lui une lucidité très acerbe et il n’épargnait personne.”[1]

Greg et Dany ont publié onze albums aux éditions du Lombard jusqu’à la mort de Greg en 1999. En 2005, Dany finalise la série Olivier Rameau avec un dernier album aux éditions Joker.

Dans Olivier Rameau, les personnages sont tous stéréotypés à outrance, accentuant l’intention humoristique et caricaturale des auteurs. Colombe Tiredaile devient dès lors un personnage féminin hyper-stéréotypé, servant de faire-valoir et de femme objet. Représentée dès 1968 comme une pin-up selon les clichés érotiques de l’époque, la jupe de l’héroïne se raccourcit et son décolleté plonge au fil des albums. Elle ne cesse de se faire attaquer par toutes sortes d’ennemis, ce qui permet à Olivier Rameau d’intervenir en héros galant également hyper-stéréotypé.

Dans les années 1960, la présence à l’avant-plan d’un personnage féminin, bien que son rôle soit fortement limité, était rare dans un magazine pour adolescents. Les personnages féminins apparaissent avec la libération des mœurs du mouvement hippie, en même temps que des héroïnes de premier plan comme Natacha et Yoko Tsuno. Mais l’apparition de personnages féminins dans la bande dessinée n’en réduit pas le sexisme : “d’une misogynie par absence, on va passer à une misogynie par la représentation stéréotype, tant graphiquement que narrativement” explique Benoît Peeters[2]

Le dessinateur Dany, également connu pour ses croquis érotiques, explique en 2020 avoir “toujours eu tendance à faire le même type de fille. Que ce soit avec Colombe ou dans les albums coquins, c’était comme si je changeais de perruque et d’habits mais que le type de personnage restait le même.” L’héroïne finit par devenir une “créature de rêve”, manquant de personnalité et de profondeur.

Sur la fresque, un feu d’artifice explose de la rencontre entre les amoureux à l’image de leurs sentiments, mais c’est aussi une référence au mur sur lequel la fresque a été réalisée : il s’agit du magasin des Maîtres Artificiers Van Cleemput qui organisent le feu d’artifice de la Fête nationale belge le 21 juillet depuis 1886.

Note : Ambre Peerens est remerciée pour ses apports à la rédaction de cette notice.

Scénariste : Greg (1931-1999)

Dessinateur : Dany (1943-)

Maison d’édition : Le Lombard, Joker

Année de création de Olivier Rameau : 1968

Création originale de Dany

 

[1] Introduction de l’intégrale publiée par les éditions Joker

[2] Benoît Peeters [1993], La bande dessinée, Flammarion, p. 84

Sources

https://www.parcoursbd.brussels/fresques/olivier-rameau/

Voir la fiche originale de cet objet : www.parcoursbd.brussels

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