Estampe, gravure, Léa Grundig, série „Zum Deutschen Bauernkrieg“ intitulée „Das Pfeiferhänslein“ (La petite fille au sifflet)
Datation
Lieu de création
Dimensions
Identifiant Urban
Description
Lea Grundig, née Langer le 23 mars 1906 à Dresde et morte le
10 octobre 1977 en mer Méditerranée, est une artiste peintre et graphiste
allemande. Née à Dresde, Lea Langer grandit au sein de la communauté juive de
la ville. Son père est menuisier et sa mère confectionne des vêtements. Elle
fréquente l'école locale entre 1912 et 1922, tout en rejetant, même jeune
fille, l'orthodoxie religieuse de sa famille. Elle poursuit ses études à la Kunstgewerbeschule
de Dresde (École d'arts et métiers), avant de passer en 1924, par la
prestigieuse Académie des Arts de Saxe : elle y est admise dans la classe
d'Otto Gussmann à laquelle participent notamment Otto Griebel, Wilhelm Lachnit
et Hans Grundig. À l'Académie, elle fait également la connaissance d'Otto Dix,
qu'elle considérera comme l'un de ses mentors les plus influents. Elle reste à
l'Académie jusqu'en 1926. Les œuvres d’Ernst Barlach, de Kokoshka et tout le
cycle d’Otto Dix ; basées sur la guerre, l’ont fortement influencée, et
maintenue dans sa conviction pacifiste. En 1926, elle rejoint le parti
communiste avec son futur mari Hans Grundig. En 1930, le coupe et leurs amis
rejoignent la section locale de l’Association des Artistes Révolutionnaires
Allemands.
Léa préfère le papier pour travailler plutôt que la toile,
et l’usage du noir, du gris et du blanc. Elle s’intéresse au contexte social et
psychologique qui reflète la pauvreté et les difficultés d’existence des plus
démunis. Dans ses travaux, datant de la montée du nazisme, on sent bien les
peurs, le sentiment de l’arrivée imminente de la catastrophe, l’angoisse de
l’emprisonnement et de la persécution, le souci du genre humain. Le couple
Grundig faisait partie des rares artistes ayant à la base de leur création, un
message clairement antifasciste, et cela dans une Allemagne pro-hitlérienne. Ils
produisaient sur une presse clandestine achetée par Hans Grundig des estampes
dénonçant les conditions de vie sous l’Allemagne nazie. Ils risquaient leur vie
pour distribuer et faire circuler ces gravures. Léa et son mari étaient très
actifs au sein du parti communiste. En 1936, ils seront même incarcérés pour
cette appartenance. En mars 1939, Léa est jugée coupable de « préparation d'une
entreprise de haute trahison » (Vorbereitung zum Hochverrat) en raison de ses
activités communistes et de ses origines juives, et est condamnée à quatre mois
d'emprisonnement. Elle purge sa peine jusqu'en novembre ou décembre 1939 dans
une prison de Dresde.
En 1941, Léa seule parvient à immigrer en Palestine en
passant d’abord par un camp de réfugiés en Slovaquie, république alors encore
indépendante. Après un emprisonnement dans un camp pour réfugiés britannique
jusqu’en 1942, elle résidera en Palestine jusqu’en 1949. Son mari reste détenu
en Allemagne jusqu’à la fin de la guerre. En 1949, elle regagne Dresde pour le
retrouver. Elle enseignera l’art à l’Académie des Beaux-Arts de Dresde. En
dépit de son indéfectible adhésion aux principes du communisme, elle ressent
très fortement l’atmosphère répressive de la République Démocratique Allemande
comme extrêmement pénible. A la fin de sa vie, son travail sera officiellement
reconnu.
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