Susanne Radmann et Wemer Pans, Schaerbeek, le 18 avril 1989, 11h10

"Etre photographe du voyage c'est avant tout être en éveil, disponible aux mille et unes petites choses anodines de la vie quotidienne, se méfier des clichés. C'est aussi emmener avec soi son petit bagage personnel où se retrouvent pêle-mêle les influences qui comptent : Yasujiro Ozu, Satyajit Ray, Alfred Hitchcock, Orson Welles, Antonioni, Wenders, … Edward Hopper, Matisse, … les musiques du monde, Louis Ferdinand Céline, Nicolas Bouvier, … les photographes Koudelka, Depardon, Martin Parr, Salgado, Saudek, … C'est finalement, partager un peu de soi avec les autres, rencontrer l'inconnu ".

Eléments biographiques :

Herman Bertiau est un véritable photographe du voyage. Après ses études de cameraman à l'INSAS entre 1972 et 75, il se tourne vers la photographie et s'adonne à ce qu'il appelle " le reportage contemplatif " en Afrique, en Asie et en Amérique Latine. En 1988, il entame avec Sylvie Nys, metteur en scène, un voyage inhabituel dans Bruxelles, sa ville natale, qui aboutit à la publication de " Bruxelles intime ", une étonnante radioscopie de la ville dans laquelle on découvre des gens de nationalité et de classes sociales très diverses, posant dans l'intimité de leur cadre de vie. Sans jamais abandonner le reportage, il passe ensuite au travail de studio avec " Bruxelles - Zanzibar ", il revisite l'Orientalisme, met en scène des femmes voilées, nues, puis réalise des tirages noir et blanc de grand format sur lesquels il applique des peintures sans pigment au pinceau, et des ocres acryliques au chiffon. La diversité de son travail incline à penser qu'il voyage aussi dans la photographie.