Trapèze volant

Figure de l'Art Moderne belge, Mig Quinet participe notamment en 1945 à la création de La Jeune Peinture belge, mouvement émancipateur de l'après-guerre qui organise huit expositions en Belgique et à l'étranger jusqu'en 1949. Bien qu'ayant déjà expérimenté l'abstraction pendant qu'elle était à La Jeune Peinture belge, c'est autour de 1950 qu'elle se tourne spécifiquement vers l'abstraction géométrique. C'est le moment du "passage de la ligne" selon l'expression qui désigne l'adhésion à l'abstraction des jeunes peintres belges, et qui se fait principalement à ce moment.

Trapèze volant s'inscrit dans cette période et confirme l'engagement de Quinet en faveur d'une peinture abstraite vécue et conçue comme un élargissement poétique de la réalité. On y retrouve les jeux d'angles qui constituent le laboratoire graphique au sein duquel l'artiste fonde sa rhétorique visuelle de la géométrie depuis 1947. Elle compose ici une structure en forme de grille animée par des obliques aux tons doux et lumineux qui apporte un effet de mouvement. Ce goût pour la structure et ce dynamisme de la composition forment ainsi la grammaire visuelle de l'artiste durant cette période, qu'elle délaisse ensuite pour une abstraction plus lyrique.