Description

Cette installation a été présentée lors de l’exposition “Art nouveau, un art pour tous·tes ?”, organisée du 6 janvier au 30 avril 2024 aux Halles Saint-Géry dans le cadre de Art Nouveau Brussels 2023. 

Se brosser les dents dans une maison-musée ?  C'est l'occasion rêvée.

Dans ce dispositif, l’artiste Camille Thiry, en collaboration avec Sophie Richelle et Douche Flux, nous raconte son épopée dans les salles de bain Art nouveau. Son installation « passe-tête » permet de s'approprier cette réflexion. Que nous apprennent ces espaces sur leurs propriétaires et sur les contextes sociaux de leur utilisation (maison et musée) ? Ici, c'est la brosse à dents qui devient l'objet emblématique, synonyme de marqueur social, elle permet d’interroger des dessous de l'Art nouveau en révélant des enjeux sanitaires contemporains.

Aux XIXe et XXe siècles, les plus riches jouissent d'une salle de bain privée. Pour les plus pauvres, elle reste un luxe. À Bruxelles, dans les années 1960, plus de 60% des logements étaient encore sans salle de bain. Ce dispositif-recherche aborde le privilège (oublié) de se laver chez soi et l'avant-garde hygiéniste des espaces Art nouveau.

L'innovation des pièces d'eau et sanitaires de la Maison Autrique (1893) apparaît au moyen de traces photographiques contemporaines. On y trouve une des premières salles de bain avec sanitaires importés aux prémices de l’Art nouveau. La restitution « fictive » propre à la Maison Autrique se situe à la limite de la fiction et de l’évocation. Mise en scène de la cave au grenier, cette maison donne l’illusion de ce à quoi la maison devait ressembler à l’origine.

Liant l'intime à l'agréable, ce passe-tête interroge l’hygiène bucco-dentaire comme marqueur social. En passant sa tête dans cette installation, on peut imaginer la fierté des classes bourgeoises de l’époque pour leur « cabinet de bain » à surfaces lavables, signe suprême de modernité. À travers ses deux faces, elle propose une réflexion sur l’ambivalence du concept de maison-musée et explore la manière dont espace muséal et daily routine buccale se confrontent.

« Depuis quand l'évidence de la salle de bain s'est-elle imposée ? Qu'accorde-t-on au corps selon son statut social ? » Ce sont deux des nombreuses questions que se pose Sophie Richelle dans le cadre de son projet de recherche sur l'histoire des bains publics en Belgique. La gouvernance de l'eau, les bains publics et leur accès sont envisagés comme des révélateurs des inégalités sociales et genrées.

DoucheFLUX lutte pour la fin du sans-chez-soirisme et propose des accompagnements sur mesure à des personnes avec ou sans papiers, avec ou sans chez-soi, d’ici ou d’ailleurs afin de faciliter l’accès à leurs droits fondamentaux.

.....................................

Curatrices - Ema Tytgat, Luna Van Aubel

Artiste - Camille Thiry

Designers - Shady Systems - Jan Rymenants, Vic van den Bossche

Collaborateur·ices artistiques - DouchFLUX, Sophie Richelle
Crédits

Discussion