Fascination 9 - Se brosser les dents dans une maison-musée ?
Camille Thiry
Ema Tytgat
Luna Van Aubel
Datation
Type d'objet
Ensemble
Fascination 3- Pourquoi un mollusque sur une chaise d’exposition ?
Fascination 4 - Un urinoir pour Victor ?
Fascination 5 - « Escapades » en Art nouveau ?
Fascination 6 - Qu’emporte-t-on de l’Art nouveau chez soi ?
Fascination 8 - Et vous, que feriez-vous des pierres d’Aubecq ?
Fascination 7 - Dans les coulisses, le travail domestique en question ?
Fascination 9 - Se brosser les dents dans une maison-musée ?
Fascination 1 - Archives orales : les murs ont-ils des oreilles ?
Fascination 10 - Habiter l’art pour un art habité ?
Fascination 2 - Quels récits aux origines des matières premières ?
Identifiant Urban
Description
Se brosser les dents dans une maison-musée ? C'est l'occasion rêvée.
Dans ce dispositif, l’artiste Camille Thiry, en collaboration avec Sophie Richelle et Douche Flux, nous raconte son épopée dans les salles de bain Art nouveau. Son installation « passe-tête » permet de s'approprier cette réflexion. Que nous apprennent ces espaces sur leurs propriétaires et sur les contextes sociaux de leur utilisation (maison et musée) ? Ici, c'est la brosse à dents qui devient l'objet emblématique, synonyme de marqueur social, elle permet d’interroger des dessous de l'Art nouveau en révélant des enjeux sanitaires contemporains.
Aux XIXe et XXe siècles, les plus riches
jouissent d'une salle de bain privée. Pour les plus pauvres, elle reste un
luxe. À Bruxelles, dans les années 1960, plus de 60% des logements étaient
encore sans salle de bain. Ce dispositif-recherche aborde le privilège (oublié)
de se laver chez soi et l'avant-garde hygiéniste des espaces Art nouveau.
L'innovation des pièces d'eau et sanitaires de la Maison Autrique
(1893) apparaît au moyen de traces photographiques contemporaines. On y trouve
une des premières salles de bain avec sanitaires importés aux prémices de l’Art
nouveau. La restitution « fictive » propre à la Maison Autrique se
situe à la limite de la fiction et de l’évocation. Mise en scène de la cave au
grenier, cette maison donne l’illusion de ce à quoi la maison devait ressembler
à l’origine.
Liant l'intime à l'agréable, ce passe-tête interroge l’hygiène
bucco-dentaire comme marqueur social. En passant sa tête dans cette
installation, on peut imaginer la fierté des classes bourgeoises de l’époque
pour leur « cabinet de bain » à surfaces lavables, signe suprême de
modernité. À travers ses deux faces, elle propose une réflexion sur
l’ambivalence du concept de maison-musée et explore la manière dont espace
muséal et daily routine buccale se
confrontent.
« Depuis quand l'évidence de la salle de bain s'est-elle imposée ?
Qu'accorde-t-on au corps selon son statut social ? » Ce sont deux des nombreuses questions que se pose Sophie Richelle dans le cadre de son
projet de recherche sur l'histoire des bains publics en Belgique. La
gouvernance de l'eau, les bains publics et leur accès sont envisagés comme des
révélateurs des inégalités sociales et genrées.
DoucheFLUX lutte pour la fin du sans-chez-soirisme et propose des accompagnements
sur mesure à des personnes avec ou sans papiers, avec ou sans chez-soi, d’ici
ou d’ailleurs afin de faciliter l’accès à leurs droits fondamentaux.
.....................................
Curatrices - Ema Tytgat, Luna Van Aubel
Artiste - Camille Thiry
Designers - Shady Systems - Jan Rymenants, Vic van den Bossche
Collaborateur·ices artistiques - DouchFLUX, Sophie RichelleDiscussion