Fascination 4 - Un urinoir pour Victor ?

« [À  propos du Musée Horta] À noter aussi l’urinoir privatif, rotatif et escamotable dans un placard à côté du lit de sa chambre à coucher. Cela devait être révolutionnaire à l’époque… et ça l’est toujours. » Monsieur X, internet, juillet 2014

À côté du lit de sa chambre conjugale, Victor Horta a aménagé un urinoir dans un petit placard. Aujourd’hui, dans cette maison devenue musée, ce dispositif est présenté comme une innovation technique.

Si l’objet est innovant pour son temps, il est aussi le témoin d'une conception patriarcale de l’espace. L’urinoir est dessiné par Victor Horta et pour Victor Horta. Aucun·e autre habitant·e ou travailleur·euse de la demeure ne bénéficie du même moyen de subvenir à un besoin naturel.

L’objet devient prétexte et permet d’interroger plus largement comment nos espaces favorisent et oublient certains corps. Les lieux d’aisance présentent d’importantes inégalités sociales, ethniques, sanitaires, intergénérationnelles, de genre et de sexe. Ce manque de considération limite l’autonomie d’une frange non négligeable de la population.

Ici, le dispositif propose de devenir acteur·ice du débat en replaçant cet enjeu fondamental et politique au cœur du laboratoire. Il invite à rencontrer les acteur·ices qui donnent de la voix ou les récoltent pour lutter en faveur d’une cartographie bruxelloise inclusive.

D’une part en proposant d’écouter un extrait du Pipi parloir réalisé par les Microsondes, aux manettes d’un podcast qui traite des enjeux sanitaires liés aux dispositifs d’aisance. Les Microsondes proposent au public de s’installer dans leur pipi parloir et de découvrir le récit pressant, agacé, parfois drôle ou révoltant de celles et ceux qui se trouvent assurément dans le besoin – vital – d’uriner en paix. Le soulagement est alors toujours ambigu, jamais tout à fait détendu. Les fesses à l’air, posture impudique mais aussi illégale !

D’autre part en récoltant des données pour le projet Peesy de Garance qui recense cartographiquement les dispositifs d’aisance existants à Bruxelles et les ajouts nécessaires. Garance est une asbl qui lutte contre les violences de genre au moyen de la prévention primaire : agir avant que les violences surviennent pour qu’elles ne se produisent pas ou n’existent pas, afin que chaque personne puisse vivre en sécurité (sans violences, ni discriminations) et réaliser tout son potentiel. Le projet : un monde débarrassé des oppressions héterocispatriarcales, racistes, validistes et capitalistes.

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Extrait sonore du dispositif à écouter au sein du podcast Art nouveau, un art pour tous.tes ? (FR)

https://shows.acast.com/halles-saint-gery/episodes/art-nouveau-un-art-pour-tous-tes

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