Description

Cette œuvre pluridisciplinaire – dont le titre est un clin d'œil au film ESCAPADES CHEZ LES ESCAPÉS - Les sans-chez soi chez les tout riches réalisé par un collectif d'habitant·es et produit par Ateliers Urbains – a été présentée lors de l’exposition “Art nouveau, un art pour tous·tes ?”, qui a eu lieu du 6 janvier au 30 avril 2024 aux Halles Saint-Géry dans le cadre de Art Nouveau Brussels 2023.

C'est une cocréation initiée par l’artiste Charlotte Burgaud, qui a invité Laetitia, Valérie et Joelle à découvrir avec elle la Maison Hannon. Toutes les trois ont partagé ce qu'elles voyaient et ressentaient dans ce lieu. Au-delà des lexiques architecturaux et des théories académiques, ici, la création de guides sensibles sonores recadre et confronte des regards aux réalités différentes sur la Maison Hannon, offrant aux visiteurs de nouvelles perspectives. Quel rôle joue notre histoire personnelle dans notre interprétation de ce courant artistique ? Trois femmes immenses (voir ci-dessous) partagent leurs récits subjectifs sur l'Art nouveau, s'interrogeant sur leurs relations avec le monde des objets et de l'architecture. Quel regard porte-t-on sur ces maisons-musées quand on est soi-même mal-logé ?

Un musée a pour rôle de rassembler et classer des objets ou bâtiments présentant un intérêt historique, technique, scientifique ou artistique. En les préservant, un patrimoine est ainsi constitué, transmettant le témoignage d’une époque aux générations futures. Mais qui façonne cette mémoire collective ? Qui décide de ce qui sera vu et remémoré ?

Si l'on assume que ce rôle revient à une élite, ayant majoritairement accès au savoir académique, qui a la propriété et le plein droit, les institutions culturelles renforcent alors inévitablement leur domination sur les classes subalternes. C'est leur discours et leur perspective qui prévalent dans ce contexte. Les maisons-musées de l’Art nouveau n'en sont pas exemptes. Malgré les ambitions sociales intrinsèques au mouvement, une intention d’époque qui fait toujours discours, qui peut témoigner de ces espaces ?

Dans un tel contexte, qui garantit la préservation du patrimoine des classes dominées, si elles ne peuvent le faire elles-mêmes ? Leurs paroles, leurs témoignages sont-ils collectés et entendus ? Le patrimoine est-il un témoin réel d’une époque ou le reflet d’une culture normative décidée par des classes privilégiées ?

L’Art nouveau devient prétexte à donner une voix à celles et ceux qu’on a voulu rendre invisibles. Loin des normes institutionnelles, des paroles souvent réduites au silence sont rendues publiques, afin de marquer leurs histoires dans le présent, mais aussi dans un patrimoine futur.

Fondé en mars 2019, le Syndicat des immenses s’est d’abord appelé Les précaires en colère, mais « précaire », comme « SDF », « sans-abri » ou « sans-papiers », est stigmatisant et réducteur. A alors surgi la dénomination valorisante : « immense », acronyme de « Individu dans une Merde Matérielle Énorme mais Non Sans Exigences ». Le Syndicat des immenses est un groupe de pression et d’action, non un groupe de parole. De la même manière qu’il y a un syndicat des propriétaires et un syndicat des locataires, il y a désormais un syndicat des aspirants locataires/propriétaires. Le Syndicat des immenses est un lobby citoyen, une start-up sociétale post-charité, un corps intermédiaire, un interlocuteur soci(ét)al, un laboratoire psycho-social et philosophique de réflexions politiques, d’actions engagées et de propositions constructives en faveur des personnes en non-logement ou en mal-logement.

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Extrait sonore du dispositif à écouter au sein du podcast Art nouveau, un art pour tous.tes ? (FR)

https://shows.acast.com/halles-saint-gery/episodes/art-nouveau-un-art-pour-tous-tes

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Curatrices - Ema Tytgat, Luna Van Aubel

Artiste - Charlotte Burgaud

Designers - Shady Systems - Jan Rymenants, Vic van den Bossche

Collaborateur·ices artistiques - Joëlle Yldiss, Laetitia Petit, Valérie Descamps

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