Fascination 8 - Et vous, que feriez-vous des pierres d’Aubecq ?
Charlotte Burgaud
Ema Tytgat
Luna Van Aubel
Datation
Ensemble
Fascination 3- Pourquoi un mollusque sur une chaise d’exposition ?
Fascination 4 - Un urinoir pour Victor ?
Fascination 5 - « Escapades » en Art nouveau ?
Fascination 6 - Qu’emporte-t-on de l’Art nouveau chez soi ?
Fascination 8 - Et vous, que feriez-vous des pierres d’Aubecq ?
Fascination 7 - Dans les coulisses, le travail domestique en question ?
Fascination 9 - Se brosser les dents dans une maison-musée ?
Fascination 1 - Archives orales : les murs ont-ils des oreilles ?
Fascination 10 - Habiter l’art pour un art habité ?
Fascination 2 - Quels récits aux origines des matières premières ?
Identifiant Urban
Description
Ici, l’artiste Charlotte Burgaud propose au public de s’immerger dans l’histoire vagabonde des pierres d’Aubecq et de devenir architecte/urbaniste en proposant du mobilier urbain conçu à partir de celles-ci. Des tampons et feuilles à entête sont mis à la disposition des visiteur·euses et leur permettent de créer de multiples propositions pour habiller nos rues.
L’Art nouveau est un style aujourd’hui aussi emblématique qu'il fut
fugace. Apparu au début des années 1890 avec l’hôtel Tassel, le courant
artistique s’éteint peu après la Première Guerre mondiale. Depuis, plusieurs
réalisations Art nouveau, comme la célèbre Maison du Peuple, ont été démolies
en Belgique pour cause de désintérêt ou d’intentions spéculatives.
En 1950, le permis de démolir pour l’hôtel Aubecq, conçu par Victor
Horta, est délivré ; il sera l'une des premières œuvres à être sacrifiée,
faisant place à un immeuble moderniste à appartements. Ferronneries,
menuiseries et une partie de la façade sont sauvées in extremis par le ministre des Travaux publics, Auguste Buisseret,
sous l’insistance de Julia Horta et Jean Delhaye.
Mais, après ce sauvetage, commence l’errance des éléments démontés. Que
faire de la façade de l’hôtel Aubecq ? Pesant jusqu’à 3 tonnes, les pierres
d’Aubecq se sont avérées complexes à stocker et à conserver dans de bonnes
conditions : de Namur à Schaerbeek, en passant par Tervuren, les pierres ont
été déplacées, enterrées, parfois volées, nettoyées, exposées, passant des
mains de l’État fédéral à celles de la Région bruxelloise.
Restes d’un chef-d'œuvre architectural, les pierres d’Aubecq en sont le
témoignage, mais ne peuvent servir à sa reconstitution fidèle. Pourquoi
s’attacher à les conserver ? De quoi portent-elles le poids ?
Apportant à ces biens mobiliers et immobiliers un statut d’immortalité,
parfois encombrant, qui a le pouvoir de décider de ce qui doit être conservé ?
Faut-il faire le deuil de l’hôtel Aubecq, du moins dans sa forme originelle ?
Et si nous inscrivions à nouveau, sous
d’autres usages, ce patrimoine commun dans l’espace public ? Et si la
réappropriation par les Bruxellois·es de ces pierres et de l’Art nouveau commençait
par une invitation à imaginer la ville de demain ? Une pierre comme prothèse
anti-amnésiques, qui interpelle sur la destruction d’autres patrimoines, comme
l’actuel Palais du Midi.
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Curatrices - Ema Tytgat, Luna
Van Aubel
Artiste - Charlotte Burgaud
Designers - Shady Systems - Jan Rymenants, Vic van den Bossche
Discussion