Sans titre

" Taciturne, rebelle aux éclairages violents, l'art de [Trajman] (…) procède d'une sorte de mimétisme. Car il s'agit de restituer les écorchures, les blessures et plus encore, les nœuds douloureux dont il est issu sans en dénaturer l'origine. D'en préserver, si on veut, la configuration intime. Ainsi, ces figures, pour anthropomorphes qu'elles soient, n'en évoquent pas moins l'émiettement de l'enveloppe charnelle, le grignotement intérieur, la stratégie obsédante des idées parasites. Peut-être vaudrait-il mieux d'ailleurs parler de signes que de figures, de paquets enchevêtrés de traits hérissés, barbelés, lourds de mouvements avortés. Mais plus singulière encore est cette dialectique constante entre le fond et le trait, la manière dont la surface se constitue en milieu actif capable de susciter ces curieuses silhouettes aussi bien que de les engloutir pour les rendre à la nuit. Jeu éternel entre l'ombre et la lumière dont Trajman renouvelle la mise avec beaucoup de talent ".

GILLEMON, D., Paul Trajman : figures à l'arraché entre écriture et peinture, in : Le Soir, 11 avril 1990.

Eléments biographiques :

Autodidacte, Paul Trajman expose depuis 1983 en Belgique et à l'étranger. Ses œuvres se trouvent dans des collections publiques.