Eglise Notre-Dame aux Riches-Claires

Histoire de l’institution

L’église forme, avec les nos 32-38 rue Saint-Christophe, ce qu’il reste de l’ancien couvent des Riches Claires, religieuses cloîtrées de l’ordre des Clarisses, qui avaient été dotées d’un revenu à condition de ne pas mendier, d’où leur nom. Chassées du bâtiment qu’elles occupaient depuis 1343 contre le rempart de la ville, près de la porte de Hal, les religieuses, dites aussi « Urbanistes », s’installent en 1595 dans le couvent des Frères de la Vie commune, appelé maison de Nazareth, fondé vers 1480 sur l’île formée par les bras de la Senne, non loin de l’église Saint-Géry. Elles l’aménagent et en adoptent la chapelle gothique. Au XVIIe siècle, elles commandent une église plus grande, également orientée, à construire sur un terrain acheté à cet effet au Sud-Est du domaine conventuel enclos de murs.

La nouvelle église, de style baroque, est généralement attribuée à Lucas Faydherbe (1617-1697). Elle est commencée en 1665, consacrée en 1671 et achevée vers 1680. Elle constitue un témoignage de l’adaptation des formes du baroque italien à un schéma architectural traditionnel.

Fermé en 1783 par Joseph II (1741-1790), le couvent est rouvert en 1790 sous les États-Belgique-Unis avant d’être supprimé définitivement en 1796. L’église est alors convertie en magasin militaire, avant d’être rendue au culte en 1804 et de devenir église paroissiale.

L’église est agrandie en 1824 d’un bas-côté au Nord, puis d’une travée à l’Ouest afin d’y loger la tribune de l’orgue. En 1833, un autre bas-côté est construit au Sud et l’entrée déplacée dans la première travée occidentale. Les travaux sont dirigés par l’architecte Charles Vander Straeten (1771-1834).

En 1989, un violent incendie détruit entièrement la toiture (ainsi que la coupole et le campanile) et endommage gravement l’intérieur et le patrimoine mobilier. La restauration de l’église débute en 1991 sous la direction de l’architecte Francis Marlière. Des fouilles archéologiques sont menées cette même année sous la direction d’Alexandra De Poorter (Musées royaux d’Art et d’Histoire).

La collection

L’église Notre-Dame des Riches Claires est l’écrin d’un intéressant ensemble d’œuvres d’art et de mobilier liturgique des XVIIe et XVIIIe siècles, lequel témoigne de plusieurs commandes de prestige : maître-autel en marbre blanc surmonté d’une statue de l’Immaculée Conception, cinq impressionnants confessionnaux sculptés, chaire de vérité de style Louis XV, sculptures monumentales de saint Paul et de saint Pierre,…

Un certain nombre d’éléments proviennent de l’ancienne église Saint-Géry, démolie vers 1800 et dont les biens furent partagés entre l’église des Riches Claires et celle de Notre-Dame de Bon Secours : autel de Notre-Dame des douleurs, autel de saint Géry, bas-reliefs représentant les sept douleurs de la Vierge et une statue de saint Géry.

Parmi les peintures particulièrement intéressantes, figurent une Adoration des Bergers (ca. 1600) attribuée à un suiveur de Maarten De Vos, ainsi qu’une œuvre d’un anonyme du XVIIe siècle dépeignant la Vierge intercédant auprès du Christ ressuscité pour les âmes, en présence de donateurs (non identifiés) et de sœurs Clarisses.

L’orgue classique moderne (Collon, 1991) est repris à l’inventaire des orgues de la Région de Bruxelles-Capitale. Il appartient au Conservatoire royal de Musique et fût placé en l’église Notre-Dame des Riches Claires en 2011, à l’emplacement du grand orgue de Bernhard Dreymann (Mayence, 1846) que possédait l’église avant qu’il ne brûle dans l’incendie de 1989.

En 1973, l'IRPA avait repris à l'inventaire une majorité des biens patrimoniaux. Cependant, il semblait opportun d'en effectuer une mise à jour au vu des dégâts potentiels essuyés par les oeuvres suite à l'incendie de 1989. L'IRPA a donc mené une mission photographique en 2021 à la demande de la Région bruxelloise afin d'actualiser et de compléter l'inventaire des principaux biens culturels mobiliers de la paroisse.

Rue des Riches Claires 23 - 1000 Bruxelles