Emplacement

En réserve

Datation

1924

Type d'objet

Style

surréalisme

Exposition

Joan Miro Absolute reality. The Paris years, 10 février 2023 — 28 mai 2023
Miró Poema, 01 juin 2021 — 29 août 2021
Miró & Jorn, 06 février 2021 — 30 mai 2021

Inscriptions

"Miro/ 1924" (en bas à droite)

Dimensions

hauteur 51 cm — largeur 66.5 cm (sans cadre)
hauteur 58.2 cm — largeur 73.3 cm — profondeur 3.8 cm (avec cadre)

Numéro d'inventaire

MJ 34

Identifiant Urban

30406
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Description

Chamboulé par sa découverte des Surréalistes à Paris au début des années 1920, le peintre et sculpteur catalan Joan Miró (1893-1983) abandonne en 1924 le réalisme de précision qu’il pratiquait jusqu’alors pour se diriger vers des tableaux empreints d’onirisme et d’un voile de mystère. Tête de fumeur témoigne ainsi de ses premiers pas dans cette nouvelle étape de sa carrière artistique influencée par les innovations des Surréalistes telles que la fragmentation, la confrontation d’images inattendues ou encore le refus de la tradition. Miró propose alors au spectateur un nouveau langage visuel assez ludique, multipliant les indices à déchiffrer.

Dans une disposition évoquant l’art pariétal, différents éléments et traces flottent de manière énigmatique sur un fond brun, sans lien apparent ni logique narrative mais pourtant, regroupés, ils nous fournissent de précieux indices quant à la symbolique de l’œuvre. L’artiste fait écho au mythe antique du Minotaure, créature mi-homme, mi-taureau, dont on peut reconnaitre les cornes blanches à pointe noire. Le quadrillage fait office de métaphore du labyrinthe dans lequel le monstre était enfermé tandis que le sinueux fil noir figurerait le fil d’Ariane qui lui permit, à elle et au héros Thésée, de s’échapper de cette arène géante. La maxime « Aux cœurs vaillants, rien n’est impossible » rend hommage à leur courage et à leur amour, sous la forme d’un rébus dessinant deux cœurs entrelacés. Cette intégration de l’écriture dans une œuvre peinte s’inscrit dans la continuation des expérimentations dadaïstes que Miró connait bien. Ce courant artistique révolutionnaire né en 1915 cherche à renverser les codes traditionnels de l’art, tout comme le Surréalisme. À noter que le mythe du Minotaure était particulièrement prisé par son ami Pablo Picasso et par le mouvement surréaliste qui l’emploiera d’ailleurs comme titre d’une revue à partir de 1933.

L’œuvre de l’artiste catalan a rejoint en 1977 par un « heureux accident » les collections du Musée d’Ixelles, avant tout consacrées à l’art belge. Il faut pour cela remercier le marchand et collectionneur ixellois Marc Janlet qui nous léga généreusement plusieurs œuvres exceptionnelles dont une autre de Miró, Le cheval de cirque (1927).

Sources

Carlos, M., (dir.), Miró Poema, Fundación MAPFRE, Madrid, 1er juin – 29 août 2021, p. 25

D’Huart, N., et Fornari, B., Musée communal d’Ixelles. Bruxelles, Ludion Éditions, Gand, 1994, pp. 76-77.

Kortegaard Madsen, C. et Haberkom, L., Miró & Jorn, catalogue d’exposition, Museum Jorn, Silkeborg, 21 avril – 29 août 2021, Museum Jorn, Silkeborg, 2021.

Xerri, C., « Miro à Paris, 1924-1925 », dans Salaün, S. et Trenc, E. (éd.), Les avant-gardes en Catalogne (1916-1930), Presses Sorbonne Nouvelle, Paris, 1996, pp. 115-127. URL : https://books.openedition.org/psn/1254?lang=fr

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