Emplacement

En réserve

Datation

1660 (ca 1660)

Type d'objet

Exposition

Rubens, Van Dyck and the Splendour of Flemish Painting, 25 octobre 2019 — 10 février 2020

Dimensions

hauteur 164 cm — largeur 251 cm (sans cadre)
hauteur 166.5 cm — largeur 253.2 cm — profondeur 4.4 cm (avec cadre)

Numéro d'inventaire

JBW 105

Identifiant Urban

30435
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Description

D'origine anversoise, le peintre Erasmus De Bie représentait volontiers sa ville natale. Vue du Meir ou Carnaval à Anvers doit son nom au petit groupe de six personnages à l’avant–plan vêtus à la manière des caractères de la Commedia dell’arte. S’affairant en tous sens, ils brandissent des objets incongrus : bâtons garnis de vessies de porc, gril, balai, chapelet de saucisses, que l’on retrouve déjà dans les scènes de genre carnavalesques de Pieter Brueghel l’Ancien. La foule, peu attentive à leur manège (en raison du déclin de cette coutume entre 1550 et 1650 ?), semble captivée par la pièce de théâtre populaire qui se joue au milieu de la place. L’œuvre témoigne des différentes classes sociales du siècle : entre nobles et bourgeois à cheval ou en carrosse, et gens du peuple qui se battent comme dans le coin inférieur gauche, ou qui grimpent aux fenêtres pour mieux entrevoir la pièce de théâtre.

Le Meir, artère commerçante de la métropole anversoise, sert ici de cadre à ces petites scènes de la vie quotidienne. Erasmus De Bie rend parfaitement hommage à la richesse architecturale du décor urbain de cette place du milieu du XVIIe siècle. Les façades à pignons des maisons sont détaillées avec minutie dans des tons gris, roses et ocres. À l’arrière-plan, la cathédrale d’Anvers ainsi que la pagaddertoren de la maison Den Spieghel, une tour typique des villes portuaires flamandes à l'ère espagnole, se dressent contre un ciel aux nuages lumineux.

En Flandre, les scènes de genre, en particulier paysannes, prédominent dans le paysage artistique, contrairement à leurs voisins du nord, où les paysages constituent le genre le plus répandu et apprécié du public. Ici, Erasmus De Bie effectue en quelque sorte une synthèse entre les différents courants dominants de la peinture flamande de son temps : la tradition des vues de villes, la peinture de genre anecdotique pour laquelle son maître, David Ryckaert III, fut célèbre, et la célébration des kermesses de David Teniers II. Le Musée d’Ixelles conserve d’ailleurs une scène de kermesse villageoise peinte par David Ryckaert III, Fête familiale.

Sources

CARPIAUX, V., De Vos, J., Degembe, M.-F., et Leblanc, C., Impressions picturales. D’Albrecht Dürer à Félicien Rops. Les collections du Musée d’Ixelles, catalogue d’exposition édité à l’occasion des expositions “Quartiers d’été du musée d’Ixelles” présentées par la Province de Namur au TreM.a  – Musée des Arts anciens du Namurois, “Une promenade picturale. De Dürer à Tiepolo”, du 18 juin au 12 septembre 2021, et au musée Félicien Rops, “Un été impressionniste. De Rops à Ensor”, du 18 juin au 3 octobre 2021, Mare et Martin, Paris, 2021, pp. 46-49.

D’Huart, N., et Fornari, B., Musée communal d’Ixelles. Bruxelles, Ludion Éditions, Gand, 1994, pp. 14-15.

LEBLANC, C., Musée d’Ixelles. Les collections, Silvana Editoriale, Milan, 2010, pp. 46-51. 

Crédits

Discussion