Emplacement

En réserve

Datation

1897

Type d'objet

Exposition

Kidorama, Musée costume et dentelle, 08 juillet 2022 — 05 mars 2023
Chefs-d'oeuvre-Belgische kunst, Singer Laren, 14 décembre 2021 — 13 février 2022
Ensor, Magritte, Alechinsky, chefs d'oeuvre du Musée d'Ixelles, Lodève (France), 23 septembre 2019 — 23 février 2020

Inscriptions

"H. Evenepoel 97"

Dimensions

hauteur 120.9 cm — largeur 50.5 cm (sans cadre)
hauteur 140.7 cm — largeur 70.8 cm — profondeur 5 cm (avec cadre)

Numéro d'inventaire

CC 3777

Identifiant Urban

30447
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Description

Cette peinture en pied d’Albert Devis est représentative de l’œuvre d’Henri Evenepoel, grand portraitiste belge des années 1890. Ce sont souvent ses proches qu’Evenepoel immortalise, à Paris, où il parfait sa formation artistique, ou quand il rentre en Belgique, passer les vacances en famille. Il en va de même ici – l’artiste réalise ce portrait lors dun congé d’été chez sa tante Sophie à Wépion. Le garçon sérieux en habits du dimanche, une main appuyée sur son dos, l’autre empoignant une canne en bambou, est son petit-neveu Albert, 13 ans. Son frère André posera aussi, pour un second portrait très similaire, aujourd’hui conservé dans une collection privée. Du moment de pose d’André, on a préservé la prise photographique, servant d’appui lors de la réalisation du portrait. Evenepoel réalise alors d’innombrables clichés avec son tout nouveau Kodak, lui permettant de « fixer en image » les enfants de son entourage.

Pour camper son petit-neveu en peinture, Evenepoel s’inspire d’Edouard Manet, dont il a pu admirer Le fifre (1866) à Paris, portrait très moderne d’un petit garçon en uniforme, légèrement déhanché, jouant de la flûte en regardant le spectateur droit dans les yeux. Outre cette inspiration au niveau de la pose, Evenepoel partage avec Manet le choix d’un arrière-plan monochrome de peinture pure. De ce fond « absent », la figure se détache pleinement, ce qui lui fait encore gagner en intensité par la focalisation de notre regard – un procédé que Manet avait lui-même glané chez le célèbre portraitiste espagnol du XVIIe siècle, Diego Velásquez.

Le talent d’Evenepoel s’expose pleinement dans ce portrait au dessin très sûr, nous montrant le jeune Albert Devis avec beaucoup de réalisme et de sensibilité. Il y affirme toute la modernité de sa peinture, de la cravate rose qui vient rehausser le tableau d’une touche colorée, à la canne dont il laisse le bout esquissé sommairement, comme si elle s’effilochait.

Albert Devis deviendra un grand industriel ; Henri Evenepoel s’éteindra malheureusement seulement deux ans après avoir réalisé ce portrait, une fièvre typhoïde l’emportant à ses 27 ans. Le portrait d’Albert est resté dans la famille Devis jusqu’à son acquisition par le Musée d’Ixelles, en 1995. 

Sources

BROKKEN, A., Tekeningen van Henri Evenepoel 1872-1899: een speelse kroniek van de negentiger jaren: [tentoonstelling]: Sint-Niklaas, Stedelijk Museum, 8 november 1987-10 januari 1988: [catalogus], Stadsbestuur, Sint-Niklaas, 1987, p. 14.

MIN, E., Henri Evenepoel (1872-1899): een schilder in Parijs, De Bezige Bij, Amsterdam/Antwerpen, 2016, pp. 305-306.

OLLINGER-ZINQUE, G., Fixer le souvenir. L'artiste et son 'Pocket-Kodak', in Henri Evenepoel, 1872-1899, Crédit Communal, Bruxelles, 1994, pp. 181-205.

RATHBONE, E., Henri Evenepoel: An Abundance of Gifts, in Snapshot. Painters and Photography 1888-1915, Yale University Press, New Haven & London, 2011, pp. 127-151.


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