Datation
Type d'objet
Matériaux
Techniques
Lieu de création
Inscriptions
Dimensions
Numéro d'inventaire
Identifiant Urban
Description
Henri Evenepoel fut un
peintre belge prometteur, dont la carrière commençait à prendre son envol
lorsque la maladie le faucha à Paris, à l’âge de 27 ans. Tout d’abord formé en
Belgique, l’artiste acquit une solide maîtrise du dessin d’après nature et de
la peinture à l’académie de Saint-Josse-Ten-Noode et dans les ateliers d’Ernest
Blanc-Garin (peinture) et d’Adolphe Crespin (arts décoratifs). Arrivé à Paris
en 1892, Evenepoel devint l’élève de Gustave Moreau en 1893, fréquentant assidument
la scène artistique et les salons de la capitale française.
Cette nature morte à
l’aquarelle, bien que modeste, suffit à révéler l’habileté de l’artiste dans le
traitement des touches de couleur, des effets de lumières et de reflets.
L’ambiance est automnale par les tons utilisés, les fruits sélectionnés et la
branche séchée disposée dans le vase en céramique. La combinaison de ce dernier
avec la poupée ajoute une touche orientalisante sans que ces objets ne soient
nécessairement asiatiques. Un grand objet vert attire l’attention par sa forme
étrange : il s’agit d’une demoiselle d’Avignon, une aiguière
ottomane en céramique verte de Çanakkale, type de vase très recherché en France
au XIXe siècle. Cet objet se retrouve au moins dans deux autres
œuvres d’Evenepoel (collections privées) : La Chambre de l’artiste
(Derrey-Capon, 1997, cat. 8), qui représente son atelier dans la maison
paternelle schaerbeekoise en 1892, et Intérieur d’atelier (Derrey-Capon,
1997, cat. 212), une vue de son atelier parisien en 1897. Evenepoel devait donc
tenir à cette aiguière pour l’avoir emmenée de Bruxelles à Paris. On peut se
demander si sa présence entretient quelque lien avec La Liseuse de
Matisse de 1895 (Centre Pompidou inv. AM 3968 P) dans laquelle un exemplaire d’aiguière
pratiquement identique, à part l’anse torsadée, trône sur une commode. Les deux
artistes étaient devenus amis en 1896, quelques mois avant l’exécution d’Intérieur d’atelier par Evenepoel.
Auteur : Association du Patrimoine artistique, D. Tonglet, 2021
Sources
Les autres
vues d’atelier d’Evenepoel :
DERREY-CAPON, D., « catalogue raisonné de l’œuvre peint », dans Henri
Evenepoel 1872-1899, Bruxelles 1994, p. 211-345 (cat. 4, 8, 9 :
atelier de Schaerbeek 78 rue Dupont ; cat. 212, 301, 302, 308 atelier de
Paris, 21 avenue La Motte-Piquet).
Sur l’artiste :
CHARTRAIN-HEBBELINCK, M.J., Hommage à Henri Evenepoel, 1872-1899 : œuvres des
collections publiques de Belgique : [exposition] du vendredi 13 octobre
1972 au dimanche 10 décembre 1972, Bruxelles, 1972.
CHARTRAIN-HEBBELINCK, M.J., « Henri Evenepoel face à Manet », dans Revue
belge d'Archéologie et d'Histoire de l'Art LIV, 1985, p. 71-84.
Henri
Evenepoel 1872-1899,
Bruxelles 1994.
DERREY-CAPON, D. (éd.), Henri Evenepoel : Lettres à mon père 1892-1899, t.
I-II, Bruxelles, 1994
ROBERTS-JONES, Ph., « Evenepoel et l'art de son temps », dans Signes ou
traces. Arts des XIXe et XXe siècles, Bruxelles,
Académie royale de Belgique, 1997, p. 99-121.
MIN, E., Een schilder in Parijs : Henri Evenepoel (1872-1899), 2016.
VAUTIER, D., Henri Evenepoel :
un destin brisé 1872-1899, Catalogue
de l’exposition, Association du Patrimoine artistique, Bruxelles, 2016.
Sur
l’étrange histoire des demoiselles d’Avignon de Çanakkale :
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