Emplacement

Exposé hors du Musée

Datation

Entre 1900 et 1904 (Huile sur toile commencée en 1900 et retravaillée par la suite (Astrid Herkens sur la base des informations données par Jane Block, octobre 2025) )

Type d'objet

Style

néo-impressionisme

Exposition

Belgian art, Kunstmuseum Brandts Odense, 02 février 2024 — 01 septembre 2024
Arte Belga , Fundacion Bancaja Valencia, 05 avril 2023 — 30 juillet 2023
Belgian art Malaga, Thyssen Malaga, 11 octobre 2022 — 05 mars 2023
Théo Van Rysselberghe. Schilder van de zon, Singer Laren, 17 mai 2022 — 04 septembre 2022
Expo Impressionnisme belge, Musée Rops, 21 octobre 2021 — 16 janvier 2022
Ensor, Magritte, Alechinsky, chefs d'oeuvre du Musée d'Ixelles, Lodève (France), 23 septembre 2019 — 23 février 2020

Inscriptions

(monogramme b.g.:)

Dimensions

hauteur 97 cm — largeur 131 cm (sans cadre)
hauteur 125 cm — largeur 157.5 cm — profondeur 7 cm (avec cadre)

Numéro d'inventaire

OM 184

Identifiant Urban

30452
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Description

La vie s’écoule paisiblement dans ce tableau de Théo Van Rysselberghe. Autour d’une table de jardin, trois femmes se détendent : l’une brode, l’autre lit, tandis que la troisième rêve – ou écoute sa voisine –, une tasse de thé à la main.
L’artiste a souvent représenté le repos et les loisirs en plein air, de la promenade en bord de mer à la partie de tennis. Inspirées du milieu bourgeois auquel il appartient, de telles scènes reflètent son désir de peindre ses proches, et la lumière – ici, celle d’une journée d’été.
Van Rysselberghe a commencé cette huile sur toile en 1900. Exposée au Salon bruxellois de la Libre Esthétique en 1901 sous le titre Après-midi d’été, il l’a ensuite retravaillée car il la trouvait encore « très imparfaite », comme il l’écrit dans une lettre.
Son talent de portraitiste s’affirme dans les trois figures de femmes élégamment vêtues et coiffées. Au centre, on peut reconnaître la cantatrice Laure Flé, et à droite, Maria Van Rysselberghe, son épouse. Toutes deux réapparaissent dans d’autres tableaux ; le Musée Kröller-Müller d’Otterlo conserve d’ailleurs une composition extrêmement proche isolant la silhouette de Maria en lectrice. Quant à la figure de gauche, aucune identification n’a été arrêtée, un rapprochement avec la poétesse Marie Closset ayant été écarté.
Le Thé au jardin témoigne du néo-impressionnisme très personnel développé par Van Rysselberghe. Quinze ans se sont écoulés depuis sa découverte du pointillisme, à Paris en 1886, à travers les œuvres de Georges Seurat et Paul Signac, prêchant la division des tons par une touche pointillée. Si Van Rysselberghe partage leur quête de clarté et d’éclat, au début du 20e siècle, il se détache progressivement du systématisme du procédé.
Sa touche varie du petit point à la virgule expressive, en passant par l’empâtement vibrant – la matière du chapeau blanc de Laure Flé semble presque crépiter. L’artiste libère aussi sa palette des associations strictement complémentaires, afin d’explorer, selon les mots du critique d’art Paul Colin, « des couleurs tendrement hostiles – conflits de verts et de bleus, de roses et de violets ». Suivant davantage son instinct et son sens de l’observation que des principes théoriques, Van Rysselberghe parvient à rendre une atmosphère harmonieuse, baignée de lumière, et pleinement incarnée.

Sources

Merci à Jane Block pour les renseignements précieux fournis en octobre 2025.

D’HUART, N., FORNARI, B., Musée communal d’Ixelles, Crédit Communal (Musea Nostra), Bruxelles, 1994, pp. 40-41.

FELTKAMP, R., Théo van Rysselberghe 1862-1926. Catalogue raisonné, Bruxelles, Racine, 2003, p. 326.

MORISSE, C., Georges Seurat en Théo Van Rysselberghe: een vergelijkend onderzoek, travail défendu dans le cadre de l’obtention d’une licence en histoire de l’art, UGent, Gand, 2006-2007.

Catalogues d’exposition :

Huitième exposition de La Libre Esthétique à Bruxelles, du 1er au 31 mars 1901, Imprimerie Veuve Monnom, Bruxelles, 1901, p. 41 (Théo Van Rysselberghe, n°465. Après-midi d’été).

BLOCK, J., « Théo Van Rysselberghe, peintre aux multiples facettes. Genèse d’un peintre néo-impressionniste », in HOOZEE, R. (dir.), Théo van Rysselberghe : néo-impressionniste : exposition : Musée des beaux-arts, Gand, 20 mars-6 juin 1993 : catalogue, Pandora, Anvers, 1993, pp. 5-25.

BLOCK, J., « Tea in the Garden (cat. n°75) », in STEVENS, M., Impressionism to Symbolism. The Belgian Avant-Garde 1880-1900, exposition : Royal Academy of Arts, Londres, 1994, Ludion, Gand, pp. 250-251. 

VANDER ELST-ALEXANDRE, P., « Parcours pictural », in Théo Van Rysselberghe : exposition : Bozar, Bruxelles, 10 février-21 mai 2006, Gemeentemuseum, La Haye, 10 juin-24 septembre 2006 : catalogue, Fonds Mercator, Bruxelles, 2006, pp. 53-75.

La fin de siècle au Musée d’Ixelles. Collection Octave Maus : exposition L’Eté Belle-Epoque au Musée d’Ixelles, Musée d’Ixelles, 29 mai-31 août 2008 : catalogue, Commune d’Ixelles, Ixelles, 2008, p. 38.

Théo Van Rysselberghe, l'instant sublimé : exposition, Musée de Lodève, 9 juin-21 octobre 2012 : catalogue, Editions Midi-Pyrénées, Portet-sur-Garonne, 2012.

Crédits

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