Emplacement
Datation
Type d'objet
Matériaux
Techniques
Style
Exposition
Inscriptions
Dimensions
hauteur 125 cm — largeur 157.5 cm — profondeur 7 cm (avec cadre)
Numéro d'inventaire
Identifiant Urban
Description
La vie s’écoule
paisiblement dans ce tableau de Théo Van Rysselberghe. Autour d’une table de
jardin, trois femmes se détendent : l’une brode, l’autre lit, tandis que la
troisième rêve – ou écoute sa voisine –, une tasse de thé à la main.
L’artiste a souvent représenté le repos et les loisirs en plein air, de la
promenade en bord de mer à la partie de tennis. Inspirées du milieu bourgeois
auquel il appartient, de telles scènes reflètent son désir de peindre ses
proches, et la lumière – ici, celle d’une journée d’été.
Van Rysselberghe a commencé cette huile sur toile en 1900. Exposée au Salon
bruxellois de la Libre Esthétique en 1901 sous le titre Après-midi d’été, il l’a ensuite retravaillée car il la trouvait
encore « très imparfaite », comme il l’écrit dans une lettre.
Son talent de portraitiste s’affirme dans les trois figures de femmes
élégamment vêtues et coiffées. Au centre, on peut reconnaître la cantatrice
Laure Flé, et à droite, Maria Van Rysselberghe, son épouse. Toutes deux réapparaissent
dans d’autres tableaux ; le Musée Kröller-Müller d’Otterlo conserve d’ailleurs
une composition extrêmement proche isolant la silhouette de Maria en lectrice.
Quant à la figure de gauche, aucune identification n’a été arrêtée, un
rapprochement avec la poétesse Marie Closset ayant été écarté.
Le Thé au jardin témoigne du
néo-impressionnisme très personnel développé par Van Rysselberghe. Quinze ans
se sont écoulés depuis sa découverte du pointillisme, à Paris en 1886, à
travers les œuvres de Georges Seurat et Paul Signac, prêchant la division des tons
par une touche pointillée. Si Van Rysselberghe partage leur quête de clarté et
d’éclat, au début du 20e siècle, il se détache progressivement du
systématisme du procédé.
Sa touche varie du petit point à la virgule expressive, en passant par l’empâtement
vibrant – la matière du chapeau blanc de Laure Flé semble presque
crépiter. L’artiste libère aussi sa palette des associations strictement
complémentaires, afin d’explorer, selon les mots du critique d’art Paul Colin,
« des couleurs tendrement hostiles – conflits de verts et de bleus, de
roses et de violets ». Suivant davantage son instinct et son sens de l’observation
que des principes théoriques, Van Rysselberghe parvient à rendre une atmosphère
harmonieuse, baignée de lumière, et pleinement incarnée.
Sources
Merci à Jane Block pour les renseignements
précieux fournis en octobre 2025.
D’HUART, N., FORNARI,
B., Musée communal d’Ixelles, Crédit
Communal (Musea Nostra), Bruxelles, 1994, pp. 40-41.
FELTKAMP, R., Théo van Rysselberghe 1862-1926. Catalogue raisonné, Bruxelles, Racine, 2003, p. 326.
MORISSE, C., Georges Seurat en Théo Van Rysselberghe: een
vergelijkend onderzoek, travail défendu dans le cadre de l’obtention d’une
licence en histoire de l’art, UGent, Gand, 2006-2007.
Catalogues d’exposition :
Huitième exposition de La Libre Esthétique à Bruxelles, du 1er au 31
mars 1901, Imprimerie Veuve Monnom, Bruxelles, 1901, p. 41 (Théo Van
Rysselberghe, n°465. Après-midi d’été).
BLOCK, J., « Théo Van Rysselberghe, peintre aux multiples facettes. Genèse
d’un peintre néo-impressionniste », in HOOZEE, R. (dir.), Théo van Rysselberghe : néo-impressionniste
: exposition : Musée des beaux-arts, Gand, 20 mars-6 juin 1993 : catalogue,
Pandora, Anvers, 1993, pp. 5-25.
BLOCK, J., « Tea in the Garden (cat. n°75) », in STEVENS, M., Impressionism to Symbolism. The Belgian Avant-Garde 1880-1900, exposition : Royal Academy of Arts, Londres, 1994, Ludion, Gand, pp. 250-251.
VANDER ELST-ALEXANDRE, P., « Parcours pictural », in Théo Van Rysselberghe :
exposition : Bozar, Bruxelles, 10 février-21 mai 2006, Gemeentemuseum, La
Haye, 10 juin-24 septembre 2006 : catalogue, Fonds Mercator, Bruxelles,
2006, pp. 53-75.
La fin de siècle au Musée d’Ixelles.
Collection Octave Maus : exposition L’Eté Belle-Epoque au Musée d’Ixelles, Musée d’Ixelles, 29 mai-31
août 2008 : catalogue, Commune d’Ixelles, Ixelles, 2008, p. 38.
Théo Van Rysselberghe, l'instant sublimé
: exposition, Musée de Lodève, 9 juin-21 octobre 2012 : catalogue,
Editions Midi-Pyrénées, Portet-sur-Garonne, 2012.
Discussion




![Photo Brasserie Louis & Emile De Coster, Quai du Hainaut, 33 (Molenbeek-Saint-Jean), photogr. anon., s.d. [vers 1935].<br>](https://collections.heritage.brussels/medias/66/objects/77/P1_2022.094.jpg)


![Carte-vue L'Entrepôt royal sur le site de Tour et Taxis (Bruxelles) et le Canal de Willebroeck, éd. F. Walschaerts (Bruxelles), s.d. [vers 1920].<br>](https://collections.heritage.brussels/medias/66/objects/77/SP_2010.0223.jpg)






































