Emplacement
Datation
Type d'objet
Matériaux
Techniques
Style
Exposition
Inscriptions
Dimensions
hauteur 120.8 cm — largeur 98.3 cm — profondeur 8 cm (avec cadre)
Numéro d'inventaire
Identifiant Urban
Description
Réalisée en 1886 (et non en 1888, comme indiqué sur le tableau), Dame
à l’ombrelle est une œuvre de jeunesse de Jan Toorop, avec les grandes
dimensions caractéristiques de ses premières années. L’artiste originaire des
Indes néerlandaises, gravitant dans les années 1880 entre Bruxelles, les
Pays-Bas et le Royaume-Uni, se détache alors de ce qu’on lui a appris à
l’académie. Ses expérimentations l’amèneront à pratiquer une diversité de
courants modernes de son temps, du pointillisme au symbolisme linéaire.
Cette Dame à l’ombrelle de ses débuts l’inscrit encore fort
dans un impressionnisme “à la belge” également pratiqué par Ensor, Vogels et
Van Strydonck, proches de Toorop - et tous membres du groupe d’avant-garde
bruxellois des XX. En témoigne la facture très moderne, résultant de
l’utilisation du couteau pour appliquer la matière picturale, appliquée en
strates apparentes et expressives, et la recherche d’effets de lumière. Cette
attention ne se traduit toutefois pas par un résultat solaire et iridescent,
comme chez les impressionnistes français. Si on compare cette Dame à l’ombrelle de Toorop avec les Femmes
à l’ombrelle peintes au même moment par Monet, le rendu d’ensemble reste
relativement sombre.
La dame installée en plein air - avec, à l’arrière-plan, un bord
de mer esquissé sommairement - est probablement l’Anglaise Annie Hall, que
Toorop épouse l’année de réalisation de ce tableau. Souvent figurée plongée
dans ses pensées, elle pose régulièrement pour lui ces années-là, comme le
reste de sa belle-famille. Accessoire témoin du japonisme ambiant, son ombrelle
est plaquée à l’avant-plan de façon très moderne, avec sa structure rapidement
esquissée occupant un large pan du tableau.
Toorop vient animer sa composition par des accents colorés, du col
rouge à l’ornement vert. Toutefois, pour l’ombrelle comme pour la robe, il
déploie uniquement un camaïeu de blancs. Toorop a pu observer cela chez
l’artiste Whistler à Londres, qui avait déjà décliné le blanc en “symphonie” dans
des tableaux dominés par une figure féminine isolée.
Sources
d'HUART, N. et FORNARI, B., Musée communal d'Ixelles, Crédit Communal (Musea Nostra), Bruxelles, 1994, p. 38.
MERTENS, P., De brieven van Jan Toorop aan Octave Maus, Bulletin des Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, Bruxelles, 1969, 3-4, pp. 157-210, URL : https://fine-arts-museum.be/uploads/pages/files/be_brl01_bulletin_mrbab_kmskb_1969_3_4.pdf
VAN WEZEL, G., Jan Toorop, Zang der tijden, Gemeentemuseum Den Haag, 26 février 2016 - 29 mai 2016, Den Haag, WBooks, p. 29.
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