Datation
Type d'objet
Ensemble
Matériaux
- matières minérales > pierre > marbre (Carrara marmer)
Inscriptions
Dimensions
Identifiant Urban
Description
Au XVIe siècle, une chapelle
funéraire fut érigée dans l’église du Sablon à la demande du comte François de
Tassis (1459-1518). Deux siècles plus tard, la chapelle de Tour et Taxis fut
agrandie à la demande de Claude Lamoral II (1621-1676) et ornée de nouvelles
sculptures en marbre. Cette statue faisait partie du nouvel aménagement de la
chapelle et constituait l’une des quatre sculptures placées dans les niches de
la chapelle Tour et Taxis de l’église du Sablon à Bruxelles. Deux d’entre
elles, Caritas et Veritas (la Vérité), furent attribuées,
après comparaison stylistique avec d’autres œuvres connues, au sculpteur
bruxellois Jan Van Delen. Les deux autres, Spes (l’Espérance) et
la Fides (la Foi), aujourd’hui disparue, sont de la main du
sculpteur Gabriel Grupello (1644-1730). Ensemble, les quatre sculptures
illustrent les trois vertus théologales et la Vérité. Ce groupe faisait partie
du programme iconographique de propagande familiale intégré à la décoration
globale de la chapelle Tour et Taxis. La famille souhaitait ainsi mettre en
avant et glorifier sa « nouvelle » origine, issue de son anoblissement et de
ses liens avec la noblesse italienne de Milan.
On sait peu de choses sur la vie
de Jan Van Delen. Né à Bruxelles vers 1644, il devint maître du Gilde des
Quatre Couronnés (la guilde des maçons, tailleurs de pierre, sculpteurs et
couvreurs) en 1664/1665. Il travailla principalement pour des institutions ecclésiastiques
locales, mais étant donné le nombre restreint d’œuvres conservées, il est
difficile de confirmer cette activité.
Le groupe sculpté intitulé Caritas
se compose de trois personnages : une jeune femme et deux fillettes (putti).
La première repose sur les genoux de la femme, tandis que la seconde se tient à
ses pieds. Elles sont toutes deux représentées avec des formes potelées, leur
peau se plissant aux articulations. Le rendu du coude, formé par une petite
boule au centre d’un creux, est typique du sculpteur. La jeune femme est assise
dans une position inconfortable. Elle porte des vêtements somptueux et une
coiffure élaborée composée de tresses réunies en chignon. Son visage est
idéalisé. L’interaction entre les trois figures exprime une grande tendresse.
Le jeu triangulaire de leurs regards met en avant le thème central de la
sculpture : l’amour maternel désintéressé.
Caritas fut retirée de sa niche
en 1793, en même temps que le groupe de Grupello, par les représentants
français du Comité de salut public (les révolutionnaires français). Les
sculptures furent perdues et ne furent jamais officiellement restituées à la Belgique.
En 2012, Caritas fut redécouverte dans une résidence privée à Paris par un
spécialiste de la sculpture travaillant pour la maison de ventes Christie’s.
L’œuvre fut ensuite mise aux enchères à Londres et acquise par la Fondation Roi
Baudouin. En 2012-2013, la sculpture fut nettoyée par l’Institut royal du
Patrimoine artistique (IRPA-KIK). Après une période d’exposition au Musée des
Beaux-Arts de Bruxelles, le groupe sculpté fut finalement replacé à son
emplacement d’origine dans l’église du Sablon.
Sources
PATIGNY, G., LEIRENS, I, «La chapelle Sainte-Ursule», in BOELENS-SINTZOFF (dir.), L'église Notre-Dame du Sablon, Bruxelles, 2004, p. 184-197.
Voir également la fiche de cet objet sur : www.patrimoine-frb.be
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