Zita's late house

Les tableaux de Jan Van Imschoot sont complexes, truffés de références à l’histoire de l’art. L’artiste s’intéresse tant aux Primitifs flamands et aux Hollandais du XVIIe qu’à Goya, Le Tintoret, Luc Tuymans ou Raoul De Keyser. Il qualifie lui-même sa touche d’« anachro-baroque ». Zita’s late house, grande huile sur toile de 2006, évoque la figure de Sainte Zita, patronne italienne des domestiques. Le peintre avait déjà représenté la dépouille de la sainte en 1995, puis repris ce thème en 2002 à travers une dizaine de toiles dans la série Recrystallisation of a mental maidenhood. On raconte qu’au fil des siècles, le cercueil de Zita fut ouvert à plusieurs reprises et que son corps momifié fut toujours retrouvé en parfait état de conservation. Il est aujourd’hui exposé dans sa châsse-reliquaire dans la basilique San Frediano de Lucques (Toscane). Si l’artiste se concentrait auparavant sur le motif de la dépouille, dans Zita’s late house, il semble télescoper le sujet dans un décor plus général, à la limite du tragi-comique. Paysages anthropomorphes, composition florale et figure fantomatique, ici celle de Johnny Cash sur la droite se dissimulent dans l’ensemble.