Aux feux de la rampe

Peintre de figures, notamment de nus féminins, de paysages, de marines et de scènes d’intérieur, le Brugeois Liévin Herremans fut élève aux académies de Beaux-Arts de sa ville natale puis d’Anvers, en 1885-1886, dans la classe de Charles Verlat. Il alla ensuite poursuivre sa formation à Paris et visita l’Italie. Peintre luministe et post-impressionniste, Liévin Herremans est un artiste à la touche raffinée et alerte, d’une sensibilité singulière, ayant pour dessein premier de capter toute trace de lumière qui s’accroche aux aspérités des choses et dissout les formes dans de vibrants et miroitants effets de matière. Cela est particulièrement évident dans ses paysages, mais également dans le tableau de la commune de Schaerbeek, Aux feux de la rampe, d’une modernité incontestable. Les effets de lumière artificielle sur la scène d’un cabaret, d’un théâtre ou d’une salle d’opéra ne pouvaient qu’éveiller l’intérêt du peintre. Plus que la séduisante cantatrice tenant sa partition, vêtue de gants du soir blancs et d’une robe noire au large décolleté orné de fleurs, la lumière qui se joue des formes est le sujet de ce tableau au titre évocateur. En 1935, Eug. De Seyn a écrit ces quelques lignes à son propos : « Selon l’heure et selon l’humeur diversement ouvertes aux émotions profondes, il reste un par la qualité de son expansion plastique. Enveloppante et vaporeuse, mais non au préjudice de la solidité des matières et des jeux d’ombres, la vision de L. Herremans sait s’adapter, tout en restant très spéciale, aux multiformes aspects de l’âme innombrable des choses » (p. 564). Il n’existe à ce jour aucune étude sur Liévin Herremans.