La boutique zélandaise

Lievin Herremans étudie la peinture à l’Académie des Beaux-Arts d’Anvers dans l’atelier de Charles Verlat (1824-1890). Il se perfectionne à Paris et en Italie pour ensuite peindre en Flandre et en Zélande des paysages réalistes nuancés de luminisme. Artiste prolifique, son œuvre embrasse plusieurs genres : le paysage, la marine, la vue urbaine, le nu, le portrait et le sujet allégorique. On lui doit également de nombreuses œuvres inspirées par le travail industriel, en particulier de la forge et de la fonderie, notamment à l’usine Cockerill et à la fonderie Léonard Giot de Marchienne.

En 1905, il installe son atelier au n° 38 de la rue Keyenveld, à Ixelles ; l’année suivante, il devient membre de la Société nationale des aquarellistes et des pastellistes où il expose régulièrement. Il est également membre du Cercle artistique et littéraire de Bruxelles.

Vers 1895, Lievin Herremans séjourne en Zélande d’où il rapporte de nombreuses études à l’huile, au pastel et à l’aquarelle. La boutique zélandaise, étant donné ses dimensions, est une œuvre réalisée en atelier, probablement à partir d’esquisses. Tant par le sujet que par la technique, ce tableau s’inscrit dans la veine luministe. Les tonalités bleues et rouges sont vibrantes et subtilement nuancées. Quant au rendu de la lumière à la fois enveloppant et vaporeux, il n’est pas sans rappeler la technique du pastel que l’artiste pratique également. Lors de l’exposition individuelle de Lievin Herremans en 1896 au Cercle artistique et littéraire de Bruxelles, Ernest Verlant, critique artistique du Journal de Bruxelles, observe : « M. Herremans, lui, a accompli de surprenants progrès. La Zélande lui a porté bonheur. Il en a rapporté nombre de paysages et d’intérieurs en gammes claires et limpides, d’une fraicheur charmante ». (« Art, Sciences & Lettres », 17 février 1896).

Auteur : Association du Patrimoine artistique, C. Ekonomides, 2023