Socle

Ce support-colonne en grès émaillé fait partie d’un ensemble avec un vase ovoïde (voir inv. 868 pour l’analyse artistique). Les deux pièces sont signées par Arthur Craco, l’un des céramistes de l’Art nouveau belge les plus renommés, qui contribuèrent à recréer une palette de formes, s’inspirant de modèles médiévaux locaux. Parmi eux, Arthur Craco s’est particulièrement affranchi des modèles passés, bien que l’on décèle quelques notes néo-gothiques. Ce sculpteur de formation participa à ce renouveau de la céramique belge dans le contexte d’un vaste mouvement européen dédié à la création d’objets utilitaires de grande qualité esthétique et à l’élévation des artisanats au rang d’art.

En céramique, Arthur Craco désirait créer un produit combinant sculpture et peinture, alliant la recherche de formes nouvelles aux qualités du coloriste, créant des combinaisons d’émaux inédites. Sa carrière se développa au gré de collaborations avec des ateliers de poterie, comme celui d’Emile Eugène Declercq (1863-1957) à Rebaix de 1898 à 1908, ou sa malheureuse expérience avec Frédéric Horta (1877-1952), neveu du célèbre architecte, de 1909-1910 à Ledeberg (Gand), qui ne l’aurait pas rémunéré pour ses modèles. Enfin, la période dans les ateliers d’Andenne, à partir de la fin de la Première Guerre mondiale, força Craco à s’adapter aux caractéristiques du grès, l’encourageant à créer de plus grandes pièces : vases, sculptures, éléments plus architecturaux (fontaines, margelle de puits).