Datation

1874

Type d'objet

Matériaux

Style

Art académique

Inscriptions

"MARIE HENRIETTE REINE DES BELGES" (sur la base)

Dimensions

hauteur 80 cm — largeur 57 cm — profondeur 23 cm

Numéro d'inventaire

64

Identifiant Urban

38629
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Description

La première fois qu’Aimable Dutrieux réalisa le portrait de Marie-Henriette de Habsbourg-Lorraine (1836-1902), cette dernière venait d’épouser, en 1853, le duc de Brabant et héritier du trône belge, Léopold (1835-1909). Le buste de la duchesse de Brabant, faisait partie d’un ensemble commandité par la famille royale en 1854, qui comprenait également un buste de son jeune époux. Dutrieux, originaire de Tournai et élève de Guillaume Geefs (1805-1883), avait déjà travaillé pour la famille royale, et continuera à recevoir ses commandes sous le règne de Léopold II.

Ce buste en bronze de la reine fait partie d’un autre ensemble réalisé en 1873, avec un buste du roi comme pendant. Regard serein et port noble, la reine a les cheveux coiffés en chignon et porte un diadème floral ; sa robe aux épaules dénudées met en évidence sa parure, formée d’un collier imposant au pendentif cruciforme en pierres précieuses, et d’une broche fixée sur le décolleté. Un des motifs de la parure fait allusion à un des symboles de la Maison de Habsbourg, le briquet héraldique, qui caractérisait les colliers de l’Ordre de la Toison d’Or, distinction portée par Léopold II dans le buste en pendant.

L’iconographie renvoie à une forte alliance dynastique : les deux bronzes sont parfaitement assortis. En réalité, le couple royal ne l’était pas du tout. Le mariage combiné par le roi Léopold I avec le but de renforcer la dynastie, avait uni deux personnalités extrêmement différentes. Le caractère de Marie-Henriette, femme curieuse à l’esprit créatif et libre, passionnée d’équitation, mélomane et mécène, s’accordait mal avec le pragmatisme de Léopold II. La mort tragique en 1869 de leur fils, l’héritier du trône, portera la reine, lassée, à se retirer, pendant les dernières années de sa vie, dans la ville thermale de Spa, où elle décède en 1902. Dans son testament, la reine avait exprimé le souhait qu’une partie de ses bijoux soit destinée aux futures souveraines belges, mais le roi Léopold II ne respecta pas sa volonté. Ces bijoux, ainsi que leur liste annexée à son testament, ont disparu et nous ne savons pas le sort qui leur a été réservé (VACHAUDEZ, C., Bijoux des reines et princesses de Belgique, Racine, Bruxelles, 2004, p. 50).

Auteur : Association du Patrimoine artistique, D. Prina, 2023

Sources

Sur l’artiste :

VAN LENNEP J. (dir), La sculpture belge au 19ème siècle, (cat. exp.) La Générale de Banque, Bruxelles, 1990, Tome 2 p. 387-388.

PIRON P., Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Éditions Art in Belgium, Ohain-Lasne, 2003, 2 volumes, Tome1, p. 538.

ENGELEN, V.C., MARX, M., La sculpture en Belgique à partir de 1830, Van der Poorten, Leuven, 2006, Tome III, p. 1426-1427.

DUTRIEUX J., Notes relatives à la vie et à l’œuvre d’Aimable Dutrieux, sculpteur tournaisien (1816-1889), Éd. Jean Dutrieux, Ganshoren, 2020.

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