Datation

Entre 1900 et 1903

Type d'objet

Style

Réalisme
symbolisme

Inscriptions

"POUR LA FOI" (sur la tranche de la terrrasse à l'avant)
"A. Hambresin" (A l'arrière sur la terrasse)

Dimensions

hauteur 50 cm — largeur 140 cm — profondeur 31 cm

Numéro d'inventaire

222

Identifiant Urban

38774
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Description

La création de cette œuvre, qui met en scène un jeune garçon, mort, étendu nu sur le sol, le corps disloqué et la tête renversée, accompagnée du titre Pour la Foi, intervient dans un contexte de vive tension entre le Vatican et la France, surtout depuis l’arrivée à la tête du gouvernement d’Émile Combes en 1902. Ce dernier mit en place une politique de laïcisation de la société, avec fermeture de milliers d’établissements scolaires congrégationnels, la suspension du traitement de deux évêques, et l’expulsion de religieux et de religieuses qui trouvèrent, pour un certain nombre d’entre eux, asile en Belgique. Ces évènements, qui seront suivis d’autres, dont la loi de séparation de l’Église et de l’État du 3 juillet 1905,  provoquèrent une farouche lutte d’influence entre les défenseurs de la laïcité et les autorités religieuses, attisée encore par la publication, en 1896, du roman Quo vadis ? de l’auteur polonais Henryk Sienkiewecz, livre qui connut un succès foudroyant dans toute l’Europe. Divers artistes se saisirent du roman pour des adaptations sur le thème des martyrs chrétiens. En Belgique, en 1898-1899, le sculpteur Victor De Haen avait fourni pour le jardin botanique de Bruxelles, une sculpture en bronze Le Palmier ou Le Martyr relevant de cette iconographie. C’est le cas aussi de Pour la Foi. S’agit-il d’une profession de foi assumée par Albert Hambresin ? Quoi qu’il en soit, ce dernier s’est clairement inspiré du tableau Le Martyr chrétien, peint en 1860 par Ernest Slingeneyer  (Anvers, Koninklijk Museum voor Schone Kunsten, inv. 1584) et reproduit en gravure par Joseph Demannez (KBR, Cabinet des Estampes, S.II 80203). On retrouve la même pose du jeune garçon, la tête renversée, les jambes pliées et le bras tendu le long du corps. Peut-être qu’à l’origine, dans la sculpture, le personnage tenait-il aussi une petite croix.

Auteur : Association du Patrimoine artistique, A. Jacobs, 2021

Sources

Sur l’œuvre :

Salon triennal des Beaux-Arts 1903. Catalogue. Bruxelles, Fred. Tilbury, 1903, n° 1375.

Exposition internationale de Liège, 1905 : Beaux-Arts. Catalogue général, Bruxelles, Fred. Tilbury, n° 322, p. 44.

ENGELEN-MARS, C., La sculpture en Belgique à partir de 1830, II, C. Engelen & Mieke Marx, Leuven, 2006, p. 1807 (ill.) et 1809.

Sur l’artiste :

THIEME, U. & BECKER, F., Allgemeines Künstlerlexikon der Bildenden Künstler, XV, Leipzig, E.A. Seemann, 1922, p. 542.

VAN LENNEP, J., « Hambresin, Albert », in La sculpture belge au 19ème  siècle, II, Bruxelles, Générale de Banque, 1990, p. 441-443.

ENGELEN-MARX, C., La sculpture en Belgique à partir de 1830, II, Leuven, C. Engelen & Mieke Marx, 2006, p. 1806-1809.

RÖMER, U., « Hambresin, Albert (Albrecht), in Allgemeines Künstlerlexikon, 68, Walter de Gruyter, Berlin – New York, 2011, p. 421.

Crédits

Discussion