Datation

Entre 1926 et 1927 (Exposé en 1926 au VIIe Salon du Cercle artistique de Schaerbeek dans une version en plâtre patiné ; réalisé en bronze en 1927 à la demande de la commune de Schaerbeek.)

Type d'objet

Matériaux

Inscriptions

"J. Lorrain" (à l'arrière du buste)

Dimensions

hauteur 57 cm — largeur 40 cm — profondeur 30 cm

Numéro d'inventaire

233

Identifiant Urban

38783
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Description

Artiste aux nombreux talents – elle est poétesse, musicienne, dessinatrice, sculptrice et médailleuse – partiellement autodidacte, Jenny Lorrain se forme dans l’atelier d’Hippolyte Le Roy (1857-1943), avant de se rendre à Paris (1891-1896), où elle perfectionne sa formation de dessinatrice chez Gabriel Ferrier (1847-1914) et Georges Girardot (1856-1914). Elle sculpte sous la direction de Jean-Antoine Injalbert (1845–1933) et Jean Dampt (1854–1945). Elle a vraisemblablement fréquenté l’académie privée Julian, ouverte aux femmes, et a suivi les cours d’anatomie à l’École de médecine, grâce à une subvention de la ville de Verviers, l’État Belge et la Province de Liège (alors même que la ville de Liège lui avait refusé l’inscription à l’Académie des Beaux-Arts). Elle s’installe à Bruxelles autour de 1894, où elle y fréquente les cercles artistiques à l’avant-garde, comme La Libre Esthétique, et devient membre de plusieurs sociétés artistiques. Elle reçoit un diplôme à l’Exposition de Turin, une médaille à l’Exposition de Saint-Louis. Elle expose ensuite à la Sécession à Vienne, puis à Aix-la-Chapelle, Düren, Dresde, Paris, Lyon et Lille. Le musée de La Haye lui achète un bronze à l’exposition d’Amsterdam.

Jenny Lorrain est une des premières artistes belges à insérer des bustes sculptés dans un espace public (Warsage, Fontaine Fléchet, 1908). C’est en effet avec l’intention de placer une de ses sculptures dans l’espace public de Schaerbeek qu’elle demande à la commune d’acheter une de ses œuvres en 1912. Le buste posthume de l’écrivain, critique artistique et poète belge Émile Verhaeren (1855-1916), œuvre d’un réalisme extrême, sera finalement choisi (15 ans après sa demande) et acheté par la commune en 1927, sous réserve qu’il reste une œuvre unique. Contrainte par les difficultés de la vie d’artiste, Jenny Lorrain acceptera cette condition. Considérée l’égale de médailleurs comme Godefroid Devreese (1861-1941) et Charles Samuel (1862 – 1938), le travail de Jenny Lorrain a été récemment redécouvert grâce aux études sur les artistes du genre féminin.
Auteur : Association du Patrimoine artistique, D. Prina, 2023

Sources

Sur l’œuvre :

Archives communales de Schaerbeek (Patrimoine artistique, XIII.A.02.S01.D115)

HEUX, G., « Une carrière féminine – Jenny Lorrain », Savoir et Beauté, n. 2, 1927, p. 56.

Sur l’artiste :

HEUX, G., « Une carrière féminine – Jenny Lorrain », Savoir et Beauté, n. 2, 1927, p. 51-58.

BENEZIT E. Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs. Nouvelle édition, Librairie Gründ, 1976, Tome 6, p.748.

ENGELEN, C. et MARX, M., Beeldhouwkunts in België vanaf 1830, Algemeen Rijksarchief, Studia 90, 2002, Tome 2, p. 1093. 

PIRON P. Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Éditions Art in Belgium, Ohain-Lasne, 2003, Tome 2 p. 94.

STERCKX, M., « Lorrain, Jenny », in BEYER, A., SAVOY, B., TEGETHOFF, W., Allgemeines Künstlerlexikon, De Gruyter, München, vol.85, 2014, p. 335.

DURNEZ, L., Jenny Lorrain, Virton 1867 - Elsene 1943. Beeldhouwster en Medaillist in België tijdens de eeuwwisseling van de 19e naar de 20ste eeuw, mémoire de master en histoire de l’art, Université de Gand, 2013.

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