Ruelle à Houmt-Souk (Djerba)

Isidore Van Mens naît à Berlicum, aux Pays-Bas. Tout en poursuivant des études de droit aux universités d’Amsterdam et d’Utrecht, il fréquente l’atelier de Henk Meijer (1884-1970). Peu après, il entre comme dessinateur littéraire et artistique au journal Amsterdammer et s’adonne à l’illustration de livres et de revues. Cette activité développe chez lui un sens aigu à saisir en quelques traits bien sentis et savoureux, un paysage, un événement, et surtout un personnage dans sa singularité physionomique et sa dimension psychologique. Son passage à la peinture lui apporte une dimension plus sensible. Il se tourne résolument vers le luminisme avec la découverte des pays du Maghreb. Après s’être installé à Bruxelles, Van Mens part une première fois pour Tunis en 1923. L’année suivant, il effectue un nouveau voyage  de cinq à six mois en Tunisie, pays qu’il parcourt en tous sens. Dans son désir de toucher au plus près la réalité locale, il ne cesse de dessiner et de peindre sur place, et ce sont 47 toiles, 46 aquarelles, 25 dessins qu’il ramène dans ses bagages. Il expose ses œuvres à Tunis, à La Louvière, à Schaerbeek. Son quatrième voyage en Afrique, en 1926, le pousse à visiter l’Algérie et le Maroc. Il développe une passion pour ces contrées qui forment le sujet essentiel de son œuvre, et qui situe le peintre au niveau des plus intéressants peintres orientalistes européens du XXe siècle. Isidore Van Mens vécut notamment à Schaerbeek, au 32 de l’avenue Chazal, au début des années 1950.

Il a dessiné et peint plusieurs œuvres qui ont pour sujet la ville d’Houmt-Souk, située sur l’île de Djerba, en Tunisie, telle l’aquarelle, non retrouvée, Paysage près de Houmt-Souk, qu’il expose en 1949 (Exposition Is. Van Mens, n°19). Fasciné par la lumière nord-africaine, ses toiles explosent de couleurs. « Désireux de couleur, de lumière, et de mille diaprures qui chatoient sous les feux du soleil, Van Mens fut fasciné par la féerie des ciels et des horizons africains… Et tout de suite, c’est le mirage, la rutilance et aussi la féerique lumière du ciel tunisien qui éclate, pour lui, en fanfares de tons chauds et vibrants » ainsi que l’écrit son biographe Clément Deforeit (1927, p. 33 & 49).

 Auteur : Association du Patrimoine artistique, A. Jacobs, 2023