Datation
Type d'objet
Description
La vidéo Kolumba repose sur une méthode
développée depuis 2008 par Ariane Loze, artiste aux
multiples casquettes : derrière et devant la caméra, elle se met en scène de
différentes façons, démultipliant ses apparitions au montage et faisant
converser ses “doubles”. Cette pratique hybride est à l’image de son parcours :
comédienne, Ariane Loze s’est aussi formée à la mise en scène, et à la
performance.
Kolumba débute par
le plan d’une “Ariane” posée dans l’herbe en lisière de forêt, qui partage une
découverte avec une interlocutrice hors champ, à la même voix. Une troisième
Ariane, habillée et coiffée différemment, rejoint la discussion. Cette
démultiplication, rendue possible par le jeu filmique sur les champs et points
de vue, suggère la présence de différents personnages - ou la pluralité des
voix à l’intérieur d’un même individu, dans un trouble alimenté par l’artiste
au fil des similarités et dissonances semées. L’échange mis en scène tourne
autour de la quête de sens, ponctuée d’épiphanies : une des Ariane vient de
démissionner, “la liberté l’appelle”, mais une autre, en avocate du diable, lui
rétorque: “Et la sécurité ?”.
Le film
montre ensuite les différentes Ariane isolées, en contemplation et en
réflexion, nous partageant leurs observations. Elles sont portées par
l’exploration de leur environnement, aussi minimaliste que mystique : en
premier lieu, la chapelle de campagne de Wachendorf, ensuite, le musée d’art
religieux Kolumba de Cologne, deux réalisations de l’architecte Peter
Zumthor. A travers des images d’une grande beauté et poésie (la lumière
extérieure qui pénètre dans la chapelle, le jeu d’ombres livré par les feuilles
des féviers) et en convoquant aussi des phrases convenues et des réactions clichés
(“la nature, c’est tellement plus grand”), Ariane Loze pose des questions sur
la spiritualité, le rapport de l’individu à soi-même, et sa place dans le
monde.
Sources
Discussion