Médaillon L. Frederic

Le sculpteur Julien Dillens et le peintre Léon Frederic (Bruxelles 1856-  Schaerbeek 1940), de sept ans son cadet, furent liés d’amitié. Par deux fois candidat malheureux au concours du prix de Rome, Léon Frederic prit néanmoins le chemin de l’Italie en 1878 grâce au soutien de son père. À Florence, il retrouva Julien Dillens, prix de Rome de sculpture de 1877. Les deux artistes ont alors partagé un atelier dans la capitale toscane et, seul ou en compagnie du sculpteur, Léon Frederic visita les villes d’art d’Italie. C’est à l’occasion de ce séjour que Julien Dillens a réalisé ce premier portrait de son ami, en buste de profil gauche et en bas-relief à la manière antique. Il n’a cependant nullement idéalisé Léon Frederic, qui nous apparaît sous les traits d’un homme jeune, aux cheveux non apprêtés, à la joue ronde et au nez fort, légèrement busqué. Le traitement du portrait présente un caractère spontané. Il est probable que Léon Frederic, qui a regagné la Belgique en cette même année 1879, soit un an avant le sculpteur, ait emporté avec lui le modèle en terre cuite et que c’est à Bruxelles qu’il ait fait procéder à des tirages en bronze de ce grand médaillon. Deux exemplaires sont connus, celui des collections communales de Schaerbeek et un second mentionné dans la famille Frederic, à Liège (cat. exposition Léon Frederic : Un autre réalisme, Ornans, Musée Gustave Courbet, 2018, p. 98).

Julien Dillens réalisa encore, en 1887, un buste en ronde bosse et en bronze de Léon Frédéric, conservé dans la même collection (id. & Matthijs 1955, p. 159, n°2). Celui-ci fut exposé à L’Essor en 1891. À cette époque, les deux artistes incarnaient les principales figures de ce cercle artistique d’avant-garde. Si le peintre en fit partie dès son retour d’Italie, Dillens en fut le président pendant seize ans (Matthijs 1955, p. 38).

Auteur : Association du Patrimoine artistique, A. Jacobs, 2021