Quai du rosaire

Ce tableau d’Eugène Narcisse représente l’un des points de vue les plus pittoresques du vieux Bruges, le Dijver vu depuis le Rozenhoedkaai, ou Quai du Rosaire. On reconnaît, de droite à gauche, l’arrière des édifices bordant la Huidenvettersplein, en particulier l’auberge Den Hollandse Koe, avec sa célèbre terrasse couverte donnant sur la rivière, et qui, jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, a servi de lieu de réunions, de fêtes, de ventes publiques. Ensuite, au-delà des frondaisons, l’un des bâtiments de l’hôtel de ville au toit d’ardoises et à la haute cheminée de briques, suivi de la grande silhouette de la basilique du Saint-Sang, avec sa fenêtre géminée et son clocheton. La simplification des formes à l’aspect feutré, ainsi que l’intensité de la palette aux couleurs pleines, permettent de rattacher cette peinture au Fauvisme brabançon.

Ce tableau est l’une des rares œuvres connues d’Eugène Narcisse, artiste sur lequel nous possédons, par ailleurs, très peu d’informations, à l’exception du catalogue d’une exposition qui lui a été consacrée, à une date inconnue, à la galerie L’Atelier, à Bruxelles. Quelques tableaux du peintre sont passés en vente sur le marché de l’art, Ruelle à Bruxelles (Bonn, Von Zengen Auktionshaus, 10 septembre 2016, lot 1707), traité dans le même style que le tableau de Saint-Gilles, ainsi que deux portraits de femmes élégantes en tenue de soirée, aux caractéristiques fauvistes évidentes, à dater vraisemblablement des années 1920 (Heilbronn, Auktionshaus Dr. Fischer, 9 décembre 2017, lots 736 et 737). On lui connaît encore Dolorès (Bruxelles, vente Vanderkindere, 17 novembre 2009, lot 114), un charmant portrait féminin en buste.