Datation

Entre 1932 et 1937 (La présence dans la composition centrale de la flèche art-déco de l’église Saint-Jean-Baptiste de Molenbeek-Saint-Jean, dont la construction s’est achevée en 1932, ainsi que l’absence, dans la composition de gauche, de la gare de Bruxelles-Central, dont la construction ne commencera qu’en 1937, permet de situer la création de cette gravure entre ces deux dates. )

Type d'objet

Style

post-impressionnisme

Inscriptions

"3e état 1/2" (inscription : en bas à gauche - écrit)
"Armand Apol" (signature : en bas à droite - écrit)

Dimensions

hauteur 94.5 cm — largeur 206 cm

Numéro d'inventaire

1548G

Identifiant Urban

42720
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Description

Ce panorama de Bruxelles, imprimé en trois parties, offre une vue contre-plongée de la ville. Les maisons sont détaillées par de vigoureux traits sombres à l’avant-plan, tandis que le tissu urbain s’allège vers le fond, s’étiolant sous un ciel limpide. On reconnaît les monuments de la ville dessinés de façon appuyée, de gauche à droite : le palais de justice, les églises Notre-Dame au Sablon, Notre-Dame de la Chapelle, des Minimes, l’hôtel de Ville, l’église de la Madeleine et l’église Sainte-Catherine, la cathédrale des Saints-Michel-et-Gudule.

Un examen détaillé atteste qu’Armand Apol a pris des libertés avec la représentation de la ville. Le complexe du Mont-des-Arts est absent, remplacé par des maisons. Au contraire, sur la partie droite du triptyque, l’artiste a porté une attention accrue au vaste espace vide où était situé le quartier populaire de la Putterie et sur lequel allait prendre place la future gare Centrale, dont les travaux débutèrent en 1937. On peut donc se demander s’il n’a pas voulu témoigner, par ces manipulations anachroniques, de la disparition de la cité historique. On notera la présence de deux minuscules avions, dont un biplan, traversant le ciel, irruption supplémentaire du machinisme qui, depuis la Première Guerre mondiale, s’impose dans le quotidien.

Armand Apol est formé à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles où il est l’élève de Constant Montald. Dès 1901, il adhère au cercle artistique Le Sillon, mais sa facture est plus simple et sa palette plus légère que celle des peintres de ce groupe. Postimpressionniste en peinture, il est connu pour ses paysages et marines. À partir de 1912, Armand Apol a aussi réalisé beaucoup de gravures et de lithographies de paysages. Ce Panorama de Bruxelles se distingue par sa netteté. On perçoit sans doute l’influence du luminisme belge – plus tardive chez le peintre – dans le traitement très vif de la lumière, malgré un ensemble assez réaliste.

Il existe une version définitive et très similaire de ce panorama (dans une estampe signée), conservée à la Bibliothèque Royale (inv. S.V 70444-70446).

Auteur : Association du Patrimoine artistique, D. Tonglet, 2020

Sources

Archives Administration communale de Saint-Gilles, s.n.


Sur A. Apol : 
RITTER, W.,, Armand Apol en Suisse, Genève, 1919 ; 
DE SEYN, E. (éd.), Dictionnaire biographique des sciences, des lettres et des arts en Belgique, Bruxelles, 1937, 15 ; 
AA.VV., 100 artistes pour 100 ans, Catalogue d’exposition, Hôtel de Ville de Saint-Gilles 5-25 septembre 1991, Bruxelles, 1991, p. 15 ; 
TRIFFAUX, Th., Le sculpteur Franz Van Hoof (1895-1963) et ses contemporains, Catalogue de l’exposition, Schaerbeek, Hôtel communal, 18 septembre-20 octobre 1993, Bruxelles, 1993 ; 
TOMMELEIN, A., Dictionnaire biographique illustré des artistes en Belgique depuis 1830, Bruxelles, 1987 ; 
PAS, W. & T., Biografisch lexicon plastische kunst in België. Schilders, beeldbouwers, grafici, 1830-2000, Anvers, 2000. 
Voir également les catalogues des salons Le Sillon à partir de 1901.

Voir la fiche originale de cet objet : balat.kikirpa.be

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