Adoration des mages

Le panneau central du retable représente les rois mages offrant la myrrhe, l’or et l’encens à l’Enfant Jésus assis dans le giron de sa mère, dans une étable dont la forme est inspirée d’une ferme brabançonne. L’iconographie est très proche de celle du triptyque de l’Adoration des mages signé par Bosch et exposé au Prado (vers 1490-1500). Comme sur le chef-d’oeuvre du Prado, deux bergers sont perchés sur le toit, un troisième épie la scène à travers une brèche dans le mur. Les deux hommes qui semblent conspirer au fond de l’étable pourraient représenter des Juifs, qui ne reconnaissent pas Jésus comme le Messie. Une mise en abîme de la scène centrale du retable se lit sur la manche du mage noir : un écusson brodé représente Moïse et l’adoration du veau d’or, préfiguration de l’adoration du Christ par les mages. Un détail induit un lien direct avec l’atelier de Jérôme Bosch : la scène de la danse du veau d’or représentée sur l’écu brodé de la
manche du roi mage noir. L’idole y est placée sur une colonne, comme sur le dessin sous-jacent de la Tentation de saint Antoine de Lisbonne, où Bosch a finalement recouvert la colonne par une colline lors de l’exécution finale du panneau.

Sur le panneau de gauche, saint Joseph (identifiable à ses outils de charpentier) puise de l’eau pour le bain du petit ; un ange prépare le feu. Sur la gauche, un homme tenant un chien en laisse sort d’une sorte de temple en ruine, une allusion possible à la chute des religions païennes face au christianisme.

Le panneau de droite dépeint, au premier plan, des serviteurs des rois mages, qui déposent des bagages ou des présents. Les cavaliers de la suite des rois sont visibles au second plan. Les revers du triptyque fermé représentent, à gauche, saint Pierre en ermite, agenouillé en prière devant une Bible ouverte, et à droite, sainte Marie-Madeleine accompagnée d’un vase à parfum. Le paysage du volet droit présente le détail curieux d’un grand oeuf brisé d’où s’envolent des oiseaux.