Datation
Entre 1861 et 1932
Type d'objet
Matériaux
Techniques
Inscriptions
"FRANS/GAILLIARD"
(signature : en bas à droite)
Dimensions
hauteur 107 cm — largeur 113 cm
Numéro d'inventaire
1093T
Identifiant Urban
43897
Description
Frans Gailliard fut l’un des grands peintres
luministes et néo-impressionnistes de l’École belge, sans avoir reçu cependant la
part de gloire accordée de son vivant à un Émile Claus ou un Van Rysselberghe
s’étonne Michel de Ghelderode, et d’estimer que Gailliard ne fut pas moins bon
peintre que ses contemporains illustres. En témoigne cette vue du temple de
l’île d’Égine. Déjà subjugué par la lumière de l’Italie durant son voyage à
Rome en 1898, son intérêt pour les multiples variations de la lumière
s’intensifia encore lorsqu’il se rend en Grèce avec son fils Jean-Jacques
Gailliard en 1909. Il en ramène des œuvres splendides qui enthousiasment le
public, des grands paysages flamboyants de lumière qui annihilent les formes
dans des accords chromatiques audacieux d’une forte intensité émotionnelle.
Fasciné par la beauté solennelle des ruines du temple d’Égine, il le prend
pour sujet dans plusieurs tableaux (Bruxelles, Ministère de la Culture ;
Liège, Musée des Beaux-Arts). Celui de Saint-Gilles s’impose par la puissance
suggestive de la mise en page, la présence du chevrier et des chèvres qui
animent la composition à l’avant-plan et la distribution lyrique des ombres
colorées et de l’étincelante lumière.
Le poète et critique Ray Nys, dans La Belgique artistique (1911, p. 234) évoque admirablement bien l’impression ressentie à la vue des tableaux de la période grecque de Gaillard, en particulier une variante du tableau de Saint-Gilles qu’il cite comme un soir à Egine, dans les ruines : « Quelques colonnes dressées dans la clarté. Ruines traitées dans des tons chauds d'orange et de rose, admirables, allégés par la lumière radieuse, donnant cette impression intense d'un jeu de lumière sur les millions d'incidents d'une surface. Il faut voir avec quels détails, non pas d'architecture, mais de tons, sont traitées amoureusement ces antiques colonnes ! Ce n'est pas brûlées qu'elles sont par le soleil, c'est mûries sous les rayons de l'astre qu'il faudrait dire; et l'artiste nous a traduit cet aspect vivant et savoureux des ruines du sud. Rarement un peintre a su multiplier les tons avec tant de bonheur dans une même gamme (..). »
Auteur : Association du Patrimoine artistique, A. Jacobs
Sources
DIERKENS-AUBRY, Fr., Franz Gailliard, Catalogue d’exposition, Saint-Gilles, Musée Horta, 1982, n°6.
Voir la fiche originale de cet objet : balat.kikirpa.be
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